Immigration clandestine: la ministre des Outre-mer annonce des mesures à Mayotte

Immigration clandestine: la ministre des Outre-mer annonce des mesures à Mayotte

La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts, en visite officielle à Mayotte, a annoncé vendredi de nouvelles mesures pour intercepter en mer les bateaux d’immigrés, lors d’un discours à Acoua (nord de l’île) devant des élus et des dirigeants locaux.

La ministre des Outre-mer a annoncé le projet de création d’une « deuxième base de départ des intercepteurs au nord-ouest de Mayotte », ainsi que l’arrivée prochaine d’une deuxième vedette de la gendarmerie maritime sur le territoire. Ces renforts s’ajoutent entre autres à la prochaine modernisation du système d’exploitation des radars ainsi qu’au déploiement systématique des moyens aériens des forces armées stationnées dans l’océan Indien lors de leur survol de Mayotte, a rappelé la ministre. La « mission de la LIC (Lutte contre l’immigration clandestine) telle qu’elle est réalisée à Mayotte, est unique et ne trouve aucun équivalent sur le territoire national », dit Ericka Bareigts. Le maire PS de la commune d’Acoua Ahmed Darouechi a de son côté fustigé « l’immigration clandestine incontrôlée et incontrôlable ». La ministre avait auparavant rencontré le préfet de Mayotte, le maire d’Acoua et les différents acteurs de la lutte contre l’immigration clandestine (la police aux frontières, les douanes, la gendarmerie, le détachement de la Légion étrangère et la base navale). Le 101ème département de France subit une forte pression migratoire illégale en provenance des îles voisines des Comores, avec près de 18.000 reconduites à la frontière ces cinq dernières années.

Mme Bareigts a également annoncé  que l’État allait compenser à Mayotte le transfert de l’aide sociale à l’enfance, qui est effectif depuis 2009. Cette compensation sera de 9,6 millions d’euros en 2016 et de 42 millions d’euros pour la période courant depuis 2009. La moitié de la population du département de Mayotte à moins de 17 ans et demi et 84% des personnes vivent sous le seuil de pauvreté. En outre, on compte 3.900 mineurs isolés, selon l’observatoire des mineurs isolés et l’INSEE, la moitié étant de nationalité française. « Cette mobilisation financière exceptionnelle est unique et démontre que l’État a pleinement pris la mesure de la situation de l’enfance à Mayotte », a souligné Mme Bareigts.

Avec AFP