Habitat Outre-mer: L’USHOM lance la réflexion sur le renouvellement urbain aux Antilles et en Guyane

Habitat Outre-mer: L’USHOM lance la réflexion sur le renouvellement urbain aux Antilles et en Guyane

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Les Journées de Renouvellement Urbain Antilles-Guyane (JRU 2018), organisées par l’USHOM (Union Sociale pour l’Habitat Outre-mer) le 10 et 11 Décembre 2018 ont réuni tous les acteurs du renouvellement urbain de La Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane.

A un moment charnière qui est celui du déploiement des dispositifs de politique de la ville (déploiement du NPNRU et du programme Action Cœur de Ville) ; « Susciter les débats, permettre les échanges entre les élus, les équipes des EPCI, les villes, les services de l’Etat, les bailleurs sociaux et les professionnels de l’urbanisme s’avère indispensable à la réussite de la mise en œuvre des projets de renouvellement urbain » a déclaré Sabrina Mathiot directrice de l’USHOM.

L’Ancien Ministre de la ville, François Lamy, porteur de la Loi du 12 Février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine, loi véhicule de la refonte de la politique de la ville, a ouvert ce séminaire en rappelant que les « Contrat de Ville », signés par l’Etat et ses services décentralisés, les collectivités locales, mais aussi les bailleurs, sont le véritable plan global et structurant des politiques de la ville et que leur révision en 2019, est un des moyens qu’il faut mobiliser pour ajuster la programmation urbaine et réussir la transformation de nos territoires.
Monsieur François Lamy a rappelé que les projets de renouvellement urbain doivent être d’abord des projets urbains avant d’être des projets d’urbanistes. Ils doivent prendre en compte les moteurs internes à chaque quartier, le développement économique, les transports, le commerce et l’artisanat et la culture.
Par ailleurs, Monsieur Lamy indique que la dimension sociale doit demeurer au cœur de cette politique et qu’elle reste essentielle pour impulser les dynamiques de transformation des quartiers prioritaires. Enfin, le Ministre souligne la nécessité de sortir des fonctionnements traditionnels par silos et d’engager la transversalité dans nos politiques de la ville.

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Meilleure prise en compte des singularités

Une table ronde politique réunissant les élus locaux et représentant de l’Etat a permis d’entamer les débats sur les particularités des territoires de l’Outre-mer et des singularités de chaque territoire.
Didier Laguerre, Maire de Fort de France a souligné l’importance de la prise en compte des fissures structurelles liées à l’histoire de la ville et des évolutions des fonctionnements sociétaux induisant la fragilité de la cohésion sociale et de la nécessité de repenser la ville dans l’objectif de redonner un souffle à la cohésion sociale et in fine améliorer le mieux vivre ensemble.

A son tour, le maire de Pointe-à-Pitre Jacques Bangou, engagé dans la transformation de sa ville, a insisté pour la réussite des projets urbains en Outre-mer, sur l’obligation d’une part, de passer d’une politique dimensionnée à l’échelle des quartiers à une politique à l’échelle de la Ville et d’autre part à la nécessaire adaptation des critères d’arbitrage des moyens aux spécificités et difficultés de l’Outre-mer. Jacques Bangou a, par ailleurs appelé à la vigilance et la mise en place de plus de transparence dans la lecture des moyens octroyés par le NPNRU et ACV à l’Outre-mer.

Stanislas Alfonsi, Secrétaire général adjoint de la Préfecture de Guyane a, quant à lui, caractérisé les spécificités de la Guyane, liées notamment au dynamisme démographique sans équivalent que connaît ce territoire et aux stratégies d’aménagement qui doivent en découler. Il a assuré de l’engagement de l’Etat local pour accompagner le développement et les mutations urbaines des territoires. Il a salué la coopération entre les différents acteurs, en particulier les collectivités, les porteurs de l’habitat social, le monde associatif et les services de l’Etat dans la mise en œuvre de la Politique de la ville et de la politique de renouvellement urbain.
Il a par ailleurs souligné la nécessité d’avoir une vision intégrée de la mise en œuvre de ces politiques publiques – Politique de la ville et politique de renouvellement urbain – qui sont la continuité l’une de l’autre et sont indissociables.
Il a rappelé l’importance de la coordination entre acteurs mais également entre les différents
dispositifs qui doivent se décliner dans les mois et années à venir afin de permettre la réussite des projets de renouvellement urbain lancés récemment : « Le succès des projets de renouvellement urbain en Outre-mer requière une parfaite interaction entre le NPNRU et Action Cœur de Ville, notamment une coordination calendaire » déclare Stanislas Alfonsi.
Enfin, il a souligné l’impérieuse nécessité d’agir avec souplesse sur des territoires – les outre-mer – aux spécificités complexes et prégnantes.

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Les débats se sont poursuivis entre les équipes des DEAL des trois territoires, les équipes des EPCI, des villes ainsi que l’ensemble des bailleurs sociaux en balayant les stratégies d’habitat et développement patrimonial, la gestion des attributions et la mixité sociale, les dispositifs et périmètre des NPNRU et ACV. Le cabinet « Seban &Associés » a été dépêché par l’USHOM pour un décryptage des obligations réglementaires et incidences de loi égalité citoyenneté (LEC) et de la loi Evolution Logement Aménagement Numérique (ELAN) sur l’activité des bailleurs sociaux et plus largement sur l’aménagement.