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Le Président de la collectivité de Guyane Rodolphe Alexandre souhaite que le 9 août, décrété Journée Internationale des Peuples Autochtones devienne un jour chômé en Guyane.
A l’approche de la Journée Internationale des Peuples Autochtones, (9 août) Rodolphe Alexandre souhaite aller plus loin dans la reconnaissance des peuples d’Amazonie de Guyane. Pour le Président de la collectivité territoriale, « la Guyane doit faire un pas supplémentaire, c’est pourquoi il en fera dès cette année un jour chômé pour les agents de la CTG, et souhaite voir les mairies faire de même. ». Il sollicite l’Etat français afin « d’en faire un jour férié au calendrier national au même titre que pour l’abolition de l’esclavage, non pas pour en faire un jour de loisir, mais bien pour instaurer un véritable jour mémoriel qui reconnaît l’histoire de l’autochtonie. ». C’est dans ce cadre que Rodolphe Alexandre a adressé un courrier à la Ministre des Outre-mer Annick Girardin et à l’ensemble des maires guyanais.
Une position que le maire du Saint-Laurent du Maroni Léon Bertrand ne partage pas. «La multiplication des journées mondiales et internationales aux causes diverses et variées, nuit gravement à la dimension symbolique que vous souhaitez donner », a-t-il écrit dans un courrier en réponse à la missive de Rodolphe Alexandre.
La Journée internationale des peuples autochtones a été décrétée par les Nations Unies en 1994 et est célébrée le 9 août chaque année. Elle vise à mieux faire connaître et reconnaître la culture et les droits des populations autochtones du monde, qui comptent un total de plus de 370 millions de personnes et vivent dans 90 pays. Bien qu’ils ne forment que 5 % de la population mondiale, ils constituent aujourd’hui 15 % des individus les plus marginalisés de la planète. En Guyane, on estime environ à 9000 le nombre d’Amérindiens, (5% de la population totale) répartis en 6 ethnies (Kali’na, Teko, Wayapi, Palikur, Wayana, Lokono-Awarak).
Une journée boycottée par l’ONAG
L’Organisation des nations Autochtones de Guyane (ONAG) a décidé de ne participer à l’édition 2017 des Journées des Peuples Autochtones, instaurées en 2011 par la Collectivité territoriale de Guyane. Selon le site Guyaweb, l’organisation dénonce « le silence des services de l’Etat » car « le Comité de suivi censé mettre en œuvre le protocole d’accord du 2 avril 2017 n’est toujours pas mis en place, tandis que les acteurs du pôle économique poursuivent les négociations ».
Le collectif critique l’absence d’écoute de la collectivité concernant leurs revendications. Sur les « 20 revendications du pôle Autochtone, plusieurs relèvent aussi de la compétence des Communes ou de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) » explique l’Onag qui estime que « le Président de la CTG préfère poursuivre la promotion du projet aurifère « Montagne d’Or » malgré la vive opposition des Autochtones qui s’est exprimée à nouveau lors de la conférence de presse de Colombus Gold le 29 juin 2017 à Saint-Laurent du Maroni».
L’Onag souligne également que les « Journées des Peuples Autochtones » dont la représentation Amérindienne est dénaturée au fil des ans, et ne sert que de vitrine aux actions politiques de la CTG ».