Alors que la crise sociale s’est terminée le vendredi 21 avec la signature du protocole d’Accord de Guyane, l’UTG, un des principaux acteurs de la crise sociale a décidé de poursuivre le mouvement de grève à EDF Guyane et au Centre hospitalier André Rosemon
« Le mouvement social continue plus que jamais. On est monté d’un cran ce lundi », a expliqué à l’AFP Willy William, représentant syndical de l’Union des travailleurs guyanais (UTG) à EDF. L’UTG est l’un des principaux acteurs de la crise sociale qui a bloqué la Guyane pendant un mois. Depuis lundi, « 30% » des salariés sont en grève et bloquent trois sites, selon le syndicaliste. Ils réclament de la direction qu’elle comble la « vacance » de « 84 emplois » et réclament que les 36 jours de grève ne soient « pas prélevés sur salaire ».
Ensuite, la branche Santé du même syndicat a choisi de ne pas rependre l’activité au sein du Centre hospitalier de Cayenne. Les salariés grévistes dénoncent les conditions de travail au sein de l’établissement de santé. Depuis lundi, l’UTG Santé manifeste devant le siège de l’Agence régionale de santé.
La Guyane retrouve peu à peu son activité économique, mais il faudra faire preuve de patience pour que la situation redevienne à la normale. En raison des barrages du port de commerce de Rémire-Montjoly, près de Cayenne, les magasins ont connu une pénurie de produits frais.
Un mois pour réapprovisisonner totalement les circuits
« On a été livrés en produits frais, et pour le sec alimentaire et non alimentaire ça va être fait dans les joursqui viennent », explique un importateur qui a préféré garder l’anonymat.
Philippe Lemoine, directeur général du Grand port maritime de Guyane a expliqué « qu’il va falloir quatre à cinq semaines pour rétablir les circuits et récupérer certains containers éparpillés »dans la Caraïbe et au Suriname, a-t-il précisé. Il a indiqué toutefois que le rythme de déchargement des containers a retrouvé sa vitesse de croisière, entre « 50 à 80 containers par jour ».
A Papaïchton, commune de l’ouest guyanais de plus de 6.500 habitants, « depuis un mois » la seule boulangerie du bourg « ne fait plus de pain » à cause des ruptures d’approvisionnement, selon Pascal, habitant de la commune.
« Le retour à la normale va prendre du temps pour l’élevage hors-sol (volailles, porcs) » a témoigné Sylvie Horth, éleveuse et présidente du groupement régional des agriculteurs de Guyane. L’agricultrice présage déjà une «vente à perte » de la viande.
Les services publics font également preuve d’adaptation pour rattraper le retard pris. La campagne de déclaration des revenus qui concerne 100.000 foyers fiscaux est fortement affectée. « On est en train d’adapter le calendrier de dépôts de déclarations », a précisé Jean-Paul Catanese, directeur régional des finances publiques. La préfecture de Guyane a également annoncé que ses services allaient rouvrir «progressivement ».