Guyane : Les mairies sont restées portes closes pour protester contre l’insécurité

Guyane : Les mairies sont restées portes closes pour protester contre l’insécurité

© Ville de Cayenne

A l’initiative de l’Association des Maires de Guyane, certains services publics comme les mairies,  la Collectivité territoriale de Guyane ou la chambre de commerce et d’industrie n’ont pas ouvert au public hier. Une opération « « Mairies mortes »  qui a été globalement bien suivie.

Avec un nombre de 38 homicides commis depuis le début de l’année et le meurtre de Patrice Clet, le cadre du parti Walwari, les maires de Guyane ont marqué leur mécontentement contre la montée de l’insécurité en Guyane le 15 novembre dernier. Interrogé par l’AFP, David Riché maire de Roura et président de l’Association des Maires de Guyane a indiqué. « C’est un mort de plus. Notre mouvement vise à montrer notre solidarité face à un problème qu’on n’arrive pas à résoudre. ».  Cette opération « Mairies mortes » vise ainsi à « prévenir une nouvelle fois l’Etat que le non-respect de sa parole peut générer en lieu et place d’une colère légitime et latente, une violence incontrôlable et patente » précise également  Paul Martin, maire de Grand-Santi. Cette journée de mobilisation des maires s’est déroulée  au lendemain de l’arrivée d’un escadron promis par le Ministre de l’Intérieur Bernard  Cazeneuve.  Des renforts de force de l’ordre qui seront  déployés  « principalement sur Cayenne et environs, il visera à renforcer  la proximité entre zone police (Cayenne) et zone gendarmerie. L’objectif est d’endiguer la délinquance violente armée de type Amérique du Sud diurne et nocturne », indique-t-on à la gendarmerie.

Mais aujourd’hui, les maires de la Guyane sont unanimes sur le fait que l’Etat doit s’engager davantage sur des mesures d’ordre économique et non uniquement sécuritaire.   « On a donc momentanément un escadron. Mais il faut non seulement s’occuper des poux mais des lentes, en prenant à bras le corps le développement économique, la lutte contre le chômage », ajoute-t-il. « Il faut des projets industriels. Et c’est l’État qui a les leviers. Le projet de mine d’or Columbus, on peut le critiquer mais ce sera 3.000 emplois pendant 10 ans… », conclut M. Riché.

 

Avec AFP