Guadeloupe : La Fête des Cuisinières, une recette qui dure depuis 100 ans

Guadeloupe : La Fête des Cuisinières, une recette qui dure depuis 100 ans

Ce samedi 06 août 2016, c’est la Fête des cuisinières ! C’est un rendez-vous incontournable pour tous les amateurs de bonne cuisine locale traditionnelle. Au programme : messe à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, procession et déjeuner… Retour sur un pan de l’histoire de Guadeloupe.

L’association des Cuisinières de Guadeloupe naît d’abord d’un acte de solidarité.Une employée de maison, devenue veuve, fait face à de nombreuses difficultés financières pour payer le service funéraire. Touchée par sa situation, une solidarité s’est organisée autour d’elle. Le 14 juillet 1916, la Société de secours mutuel des Cuisinières voit le jour. Ses fondatrices sont Mmes Rousseau, Esmire, Delbourt, Amadhia, Salomon. L’organisation prendra le nom de Cuistot Mutuel avant de devenir en 1997, l’Association des Cuisinières de Guadeloupe.

Dès lors, cette association qui regroupe plus de 200 membres travaille à la valorisation du patrimoine culinaire et vestimentaire guadeloupéen.

La tradition veut que chaque année au mois d’août, à l’occasion de la Saint Laurent (patron des cuisinières), les cuisinières de la Guadeloupe,vêtues de leurs plus beaux costumes traditionnels et parées de leurs plus beaux bijoux créoles,  se rendent en procession à la Messe en l’honneur de leur Saint-Patron à la Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Pointe-à-Pitre. Ensuite,elles paradent dans les rues de Pointe-à-Pitre, en chantant et dansant et invitent les convives à partager des mets péyi confectionnés par leurs soins. Pour son centenaire, plus de 800 personnes seraient attendues avec des invités en provenance de la Martinique et de la Guadeloupe.

 Encadré : Le martyr de Saint-Laurent, patron des cuisinières

Laurent de Rome serait né vers 210 ou 220 en Espagne. Il est mort martyr sur un gril, en 258 à Rome. Il est célébré le 10 août (le 6 août en Suisse).Le préfet de Rome, informé que l’église possédait des trésors, fit venir Laurent et lui enjoignit de les livrer pour les besoins publics. Le saint diacre demanda un peu de temps : « J’avoue que notre Église est riche et que l’empereur n’a point de trésors aussi précieux qu’elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer ». Il fit venir les orphelins, puis dit au préfet en les lui montrant : « Voilà les trésors de l’Église, que je vous avais promis. J’y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu ; l’Église n’a point d’autres richesses. ».

Furieux, le Préfet de Rome Ayant ordonné qu’on dépouillât Laurent de ses habits, il le fit d’abord déchirer à coups de fouet, puis étendre et attacher sur un gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne consument sa chair que peu à peu. La tradition rapporte qu’il subit son martyr sans plainte, priant Dieu jusqu’à son dernier soupir. Lors de son agonie, on lui prête les paroles suivantes : « Voici, misérable, que tu as rôti un côté ; retourne l’autre et mange. » L’ironie est qu’il devient le saint patron des cuisiniers et rôtisseurs.