Guadeloupe : Des fouilles pour percer les mystères d’une goélette du XIXe

Guadeloupe : Des fouilles pour percer les mystères d’une goélette du XIXe

© Images Région Guadeloupe

Une nouvelle phase de fouilles pour percer les mystères de l’Anémone, une goélette de la marine royale coulée au XIXe siècle lors d’un cyclone dans la rade de Terre de Haut, aux Saintes, en Guadeloupe, viennent de s’achever, a-t-on appris lundi auprès des scientifiques.

« C’est le seul exemple de goélette qui se trouve sous la forme d’épave, qui est accessible et qui peut être fouillée », a expliqué à l’AFP Jean-Sébastien Guibert, maître de conférences en Histoire et archéologie à l’Université des Antilles (UA) pôle Martinique, qui mène ce  projet pour lequel une quinzaine de plongeurs ont été mobilisés depuis trois ans.

L’Anémone, goélette de la marine royale, avait été construite à Bayonne en 1823 et avait « coulé lors d’un cyclone en septembre 1824 ».En 2015, lors des premières plongées, il s’agissait de « localiser et identifier le site », en 2016 de « comprendre l’organisation du site de l’épave », dit-il. Et ces dernières semaines, 14 plongeurs professionnels se sont concentrés sur l’arrière de l’épave. Ils ont trouvé « la quasi-totalité du gouvernail, conservé sur 2,80 m de long, 17 cm d’épaisseur et sur 50 cm de large. C’est donc vraiment une très belle pièce ! », s’enthousiasme M. Guibert.

Outre des travaux sur la charpente navale afin de s’intéresser à la construction navale de ce type de navire, des objets trouvés à l’arrière de l’épave devraient permettre d’en savoir plus sur la vie quotidienne des officiers, tels que « pas mal de bouteilles en verre, des effets personnels et de l’armement […] des verres à pieds, des bouteilles à vin françaises, des bouteilles à vin anglaises », dit-il.

Des « éléments d’armes à feu, sûrement des fusils », ont été remontés à la surface pour être, eux aussi, étudiés dans un laboratoire de l’UA au pôle Martinique.  Ces recherches sont le fruit d’une collaboration entre l’Université des Antilles et l’association Archéologie des Petites Antilles.  Elles sont cofinancées à hauteur de 36.000 euros au total par la Région Guadeloupe, la direction de la Mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la Défense, le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines du ministère de la Culture, la Collectivité Territoriale de Martinique et le Ministère de la Recherche. Dorénavant, la fouille, devenue pluriannuelle, va s’échelonner jusqu’en 2019, et devrait se concentrer sur la partie centrale du navire en 2018.

Avec AFP