Il faudra encore faire preuve de patience pour voir un rétablissement total de la distribution de l’eau dans le réseau. Une situation qui commence à impacter certains secteurs d’activités comme l’hôtellerie.
Des milliers de foyers guadeloupéens continuent à souffrir de manque d’eau malgré la mise en place d’un service minimum suite à une grève déclenchée dans un syndicat d’alimentation en eau, reconnaît vendredi dans un communiqué la Préfecture. « La remise en eau progressive du réseau menée depuis jeudi par l’équipe du syndicat mobilisée dans le cadre du service minimum, prend plus de temps que prévu », indique le communiqué préfectoral.Dans cinq des six communes (sud Grande-terre et est Basse-Terre) qui composent le syndicat, l’eau manquait notamment sur les points hauts et en bout de réseau. Mais le rétablissement de l’alimentation de certains quartiers pourrait se faire dans la nuit. Sur l’île de La Désirade, au large de Saint-François, il n’y a pas d’eau, toujours selon le communiqué.
Entreprises impactées
Certains foyers ont été privés d’eau dès lundi quand les agents du Siaeag, le syndicat intercommunal d’alimentation en eau et d’assainissement de la Guadeloupe, ont entamé une grève reconductible. « Quasiment la totalité des (quelque 45.000) abonnés ont été affectés plus ou moins longtemps », reconnaissait un responsable administratif jeudi. Les professionnels aussi sont victimes de ce délestage. Jeudi, Guadeloupe Economique regroupant les acteurs économiques de l’île avait tiré la sonnette d’alarme quant aux répercussions du conflit, notamment dans le tourisme. Certains hôtels remplis en moyenne à 60% ont été privés d’eau pendant plusieurs jours. « L’économie de la Guadeloupe quand on lui fait des coups comme ça, devient moribonde très vite car elle est déjà structurellement fragile », a déclaré la présidente de la Chambre de commerce et d’industrie, Colette Koury.
Le service minimum mis en place ce même jour a été négocié jusqu’à samedi, date à laquelle les discussions doivent reprendre entre la direction du syndicat et les grévistes. Les signataires d’un protocole de fin 2014 – les présidents et représentants des collectivités départementale et régionale et de plusieurs communautés d’agglomération sont aussi attendus autour de la table des négociations. Ce protocole formalisait le transfert de 120 agents de la Générale des eaux (secteur privé) vers le Siaeag (secteur public) et garantissait à la structure, déficitaire de 20 millions d’euros, les moyens financiers et matériels de son fonctionnement. Les revendications des grévistes – le respect d’un protocole d’accord signé en mars, le paiement et le calcul des congés, le paiement de la prime de vacances et la situation sanitaire d’une station d’épuration sont pour certaines, en lien avec l’application de ce protocole de 2014.