© Michel Euler / POOL / AFP
Dans une lettre adressée aux médias, les Professeurs Luc Multigner et Pascal Blanchet ont confirmé le chlordécone a été classé en Europe et aux Etats-Unis comme cancérogène possible. Ils contredisent ainsi le Président de la République qui avait «qu’il ne fallait pas dire le chlordécone était cancérogène» lors du Grand Débat national avec les maires d’Outre-mer.
Vendredi 1er février, le sujet du chlordécone avait provoqué une vive passe d’armes entre le Président de la République Emmanuel Macron et le sénateur de Guadeloupe Victorin Lurel. Le chef de l’Etat a affirmé «qu’il ne fallait pas dire que c’est cancérigène, parce qu’à la fois on dit quelque chose qui n’est pas vrai et on alimente les peurs» a-t-il ajouté. Le parlementaire avait alors mis en exergue les travaux du Professeur Blanchet sur la dangerosité de la molécule chlordécone sur la santé.
Ce dernier, dans un communiqué commun avec le Professeur Luc Multigner (actuellement directeur de recherche à l’Inserm) avancent plusieurs faits dans le classement ddd chlordéconne comme cancérigène par des institutions.Ils soulignent que dès 1979, le Centre International de recherche sur le cancer, une agence de l’OMS a établi «qu’il existe des preuves suffisantes pour considérer que le chlordécone est cancérogène chez la souris et le rat» et qu’en absence de données chez l’Homme, il était raisonnable, à des fins pratiques, de considérer le chlordécone comme s’il présentait un risque cancérogène pour l’Homme». L’institution classera en 1987 la molécule dans la catégorie cancérogène 2B (peut-être cancérogène pour l’Homme).
Ils rappellent «qu’en 1981, le Département de la Santé et des services des Etats a estimé que le chlordécone pouvait être raisonnablement considéré comme cancérigène pour l’homme». Une déclaration appuyée aussi par l’Agence de Protection de l’environnement des Etats-Unis. Même reconnaissance en Europe où le chlordécone est classé comme cancérogène possible.
Les professeurs ont indiqué que leurs travaux ont été publiés dans la littérature médicale internationale en 2010 et n’ont pas été pour l’heure contredits par d’autres recherches scientifiques.