France Libertés s’élève contre le feu vert donné à un brevet sur une molécule antipaludique

France Libertés s’élève contre le feu vert donné à un brevet sur une molécule antipaludique

©Pescov / WikiCommons

L’association France Libertés a déploré jeudi le feu vert accordé par l’Office européen des brevets (OEB) à un brevet sur une molécule antipaludique présente dans le couachi, y voyant un cas de biopiraterie de l’IRD.

La fondation et la collectivité territoriale de Guyane s’en étaient prises en 2016 à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), qu’elles accusaient d’avoir utilisé des savoirs traditionnels de la pharmacopée amérindienne pour isoler cette molécule présente dans le couachi. Dans un communiqué, France Libertés a de nouveau affirmé jeudi que « ce brevet est un flagrant cas de biopiraterie » et que « cette décision met en péril l’utilisation des remèdes traditionnels, l’IRD pouvant en interdire l’usage par les communautés qui les ont découverts ». En outre, la fondation affirme que la délivrance d’un brevet repose sur trois critères : la nouveauté, l’inventivité et l’application industrielle. Selon France Libertés, il n’y a ni nouveauté ni inventivité dans ce brevet, puisque les chercheurs ont, « mobilisé des connaissances traditionnelles locales largement connues ».

Finalement, l’OEB a confirmé mercredi sans réserve la validité du brevet. L’IRD « récuse les accusations de biopiraterie formulées à son encontre », indique l’Institut dans un communiqué publié jeudi. Il « dément également les affirmations selon lesquelles il retire des avantages exclusifs de l’exploitation de ce brevet ». « Nous avons affirmé notre volonté de partager les éventuels avantages liés à ce brevet avec les populations concernées, de façon strictement égalitaire », a ajouté son PDG, Jean-Paul Moatti. Le brevet de l’IRD porte sur la molécule Simalikalactone E, ou « SkE », présente dans le couachi, ou Quassia Amara, de son nom scientifique. Elle pourrait servir à mettre au point des médicaments pour soigner le paludisme, indique Radio Péyi.

Avec AFP.