©DR/Journal de Mayotte
Le personnel du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a repris le travail lundi,après la signature vendredi d’un compromis de sortie de crise mettant un terme à un mouvement social de plus d’une semaine, et actant une prime exceptionnelle.
Le protocole de fin de grève signé entre la direction et l’intersyndicale (CGT Santé, CFDT-Santé Sociaux, UD-FO CHM, Sud Santé Sociaux, CFE-CGC Santé), a mis fin à un mouvement social lancé le 2 novembre pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération, qui divisait le personnel.Les médecins qui partageaient pourtant les revendications du mouvement, avaient dénoncé les méthodes des grévistes: entrave à l’accès aux soins par des grilles cadenassées, fermeture des dispensaires périphériques, violentes altercations entre grévistes et non-grévistes. Le protocole stipule notamment l’octroi d’une « prime exceptionnelle de suractivité de 800 euros » à « chaque agent en fonction au CHM depuis le 31 Mai 2017 et/ou ayant réalisé au minimum 6 mois de fonction dans l’établissement du 1er janvier au 1er décembre 2017 et toujours en activité dans l’établissement ». Cette prime sera versée au plus tard au 31 janvier 2018.
Le protocole acte également, sans plus de précisions, que l’intersyndicale « demande la sortie de Mayotte du Groupement Hospitalier du Territoire (GHT) dès 2018 », un groupement qui rassemble le CHM et le CHU de La Réunion, « ainsi que le fléchage des crédits destinés au CHM directement depuis le ministère » des Solidarités et de la Santé. « Le budget santé pour Mayotte ne sera plus les 7% du budget ARS-OI (Agence régionale de santé Océan Indien) » et « autrement dit La Réunion n’aura plus à décider et à disposer de l’argent destiné à Mayotte », semblait vouloir croire lundi un responsable syndical du CHM.
L’accord précise également qu’un agenda social sera élaboré afin d’aborder les différents points de revendications non encore satisfaits, et que de nouvelle réunions auront lieu « pour aborder la question de la rémunération des jours de grève et ouvrir des négociations concernant la révision du protocole de service minimum en temps de grève ».Dans un territoire qui connaît un taux important de natalité et une forte pression migratoire, le CHM connait une suractivité et un important turn-over du personnel, engendrant une dégradation de la qualité de soins et des conditions de travail.
Avec AFP