Filière Banane: Fin de conflit chez les ouvriers bananiers, reprise du travail ce lundi

Filière Banane: Fin de conflit chez les ouvriers bananiers, reprise du travail ce lundi

© EPLEFPA

Après plus d’un mois de mobilisation, les ouvriers d’une vingtaine de plantations de bananes en Guadeloupe ont signé un protocole d’accord avec les producteurs de la filière.

A l’origine de ce conflit débuté 18 mai dernier, l’application d’une loi vieille de 28 ans qui est très peu appliquée en Guadeloupe. L’accord signé vendredi par les acteurs de la filière (ouvriers et producteurs) entend opérer ce rattrapage. « Cet accord établit les bases d’une négociation sur leurs conditions de travail et notamment « l’application de la loi de mensualisation « , a indiqué Jean-Marie Nomertin, le secrétaire général de la CGT Guadeloupe. Actuellement dans la filière, le travail est journalier et effectuée à la tâche. Cette loi en vigueur depuis le 1er janvier 1989 dans l’agriculture, permet aux salariés du secteur de toucher un salaire fixe. « D’après nos calculs, sur 5 ans, les sommes dues pour le rattrapage des impayés va de 4.000 euros pour les uns jusqu’à 25.000 pour d’autres », selon Jean-Marie Nomertin.

La résolution du conflit a été rendue possible grâce à la mise en place d’une feuille de route donnée par le préfet. « Nous allons créer une commission paritaire qui se réunira chaque semaine durant quatre mois pour étudier toutes les situations » concernant la mensualisation et « aplanir les irrégularités », a indiqué Me Jérôme Niberon, avocat du groupement des producteurs de bananes.
Les ouvriers demandent effectivement « l’application de toutes les dispositions du jugement du Conseil de prud’hommes » rendu le 31 mars 2017 à propos de la société Bois Debout, condamnée à des amendes sur cette question d’absence de mensualisation, ainsi que pour les mauvaises conditions de travail de ses salariés. « Le problème de cette dernière revendication, c’est qu’elle demande d’appliquer la décision concernant une entreprise à l’ensemble de la filière » » selon Me Niberon selon qui la diversité des situations individuelles dans les plantations, ne permet pas de traiter avec une « décision collective » »cette logique de mensualisation. En octobre, un second volet portant sur les autres revendications sera négocié entre les parties au conflit. Les ouvriers exigent en effet également « de meilleures conditions d’hygiène de sécurité et de travail », selon un communiqué syndical, notamment « l’attribution de vêtements de travail ».

Avec AFP