©Cirad
Une équipe du Cirad a mis au point le premier test rapide spécifique du virus de la fièvre de la Vallée du Rift (FVR), qui touche en premier lieu les ruminants mais peut aussi infecter l’homme, a annoncé le centre de recherche, ce mercredi, dans un communiqué.
L’identification instantanée du virus ouvre la voie à une meilleure prévention face aux épizooties de FVR, telles que celle qui a sévi à Mayotte jusqu’à l’été dernier, indique encore le Cirad. C’est le premier test rapide spécifique du virus de la fièvre de la Vallée du Rift (FVR). Élaboré par une équipe du Cirad à la Réunion, ce test, réalisable par prélèvement sanguin sur l’animal malade, offre des performances prometteuses. Il rend possible la détection du virus de la fièvre de la Vallée du Rift sur le terrain dès le début d’une épizootie (épidémie touchant les animaux).
« Ce test de détection rapide identifie toutes les souches du virus de la FVR. Basé sur une reconnaissance antigène-anticorps, il permet de réaliser une alerte précoce de la maladie », explique Catherine Cêtre-Sossah, chercheuse au Cirad à l’origine de l’élaboration de ce test. « Il y a un an, en décembre 2018 à Mayotte, ce test a permis de discriminer immédiatement la FVR des autres maladies pouvant être responsables des avortements sévères observés chez les animaux, telles que la peste des petits ruminants, la leptospirose ou la salmonellose… ».
Ce test de diagnostic instantané permet ainsi, au moment où survient l’infection, de détecter le virus. Une identification que seuls les laboratoires ayant un niveau de confinement 3 pouvaient entreprendre jusque-là et qui restera nécessaire pour confirmer le résultat dans un second temps.
En appui aux réseaux d’épidémio-surveillance existants, le test permettra de mettre en place des mesures de prévention et d’action précoce pour contenir les épizooties. La sensibilité de ce test sera encore améliorée avant sa mise sur le marché d’ici deux ans. Il pourra devenir un outil essentiel pour lutter contre le virus de la fièvre de la Vallée du Rift. Un brevet sur ce test a été déposé en France le 13 juillet 2018.
La fièvre de la Vallée du Rift, une zoonose mortelle présente en Afrique et dans l’Océan Indien
La fièvre de la Vallée du Rift (FVR) est une maladie transmise par un virus qui touche en premier lieu les ruminants (ovins, caprins, bovins et camélidés). Virus zoonotique, originaire de la Vallée du Rift, présent en Afrique (occidentale, australe et de l’Est) et dans la péninsule arabique, il infecte aussi bien l’animal que l’homme. Cette fièvre peut être mortelle (dans 1 à 5 % des cas chez l’homme).
Maladie à transmission vectorielle, elle est favorisée par la pullulation de certaines espèces de moustiques vecteurs de la maladie. Cette maladie tropicale peut entraîner chez l’animal une augmentation conséquente des avortements et une surmortalité des jeunes adultes. Cantonné à l’Afrique jusque dans les années 2000, le virus de la FVR pourrait, à terme, toucher l’Europe, en lien avec l’extension de la distribution géographique de ses espèces de moustiques vectrices, liée en partie au réchauffement climatique.
Les dates clés de l’extension du virus de la fièvre de Vallée du Rift
1930 : Première description du virus de la fièvre de la Vallée du Rift (Kenya)
1974 : Epizootie en Afrique Australe (Namibie, Zambie et Afrique du Sud)
1977 : Plus de 600 décès humains suite à l’infection par le virus de la FVR (Egypte)
1987 : Première épizootie en Afrique de l’Ouest (Sénégal et Mauritanie)
1997 : Epizootie de grande ampleur dans la corne de l’Afrique (Tanzanie, Somalie, Kenya, Soudan)
2000 : Propagation du virus de la FVR à la péninsule arabique (Yemen et Arabie Saoudite)
2006 : Epizootie de grande ampleur en Afrique de l’Est (Kenya, Soudan, Tanzanie, Somalie)
2008 : Epizootie dans l’Océan Indien (Madagascar) et en Afrique australe (Afrique du Sud)
2018 : Epizootie à Mayotte