L’antenne parisienne du département de La Réunion célèbre pour la dixième année consécutive la proclamation de l’abolition de l’esclavage à La Réunion survenue le 20 décembre 1848. Une « Fét Kaf » qui aura lieu le 18 décembre au siège de l’Unesco, à Paris, et qui revêt une dimension particulière car elle clôture le 170ème anniversaire commémoratif de l’abolition de l’esclavage sur l’île. Détails.
Depuis bientôt 10 ans, le département de La Réunion organise à Paris un évènement culturel pour réunir la diaspora réunionnaise autour de la célébration de la proclamation de l’abolition de l’esclavage survenue dans l’île le 20 décembre 1848. Un évènement baptisé « Fét Kaf » (fête des descendants d’esclaves) qui se veut un moment de partage avec la communauté réunionnaise de l’Hexagone, mais qui est aussi l’occasion de faire connaître l’histoire de La Réunion, élément fondamental du processus de construction de l’identité réunionnaise.
Cette célébration permet également de rendre hommage à tous ceux qui ont lutté contre l’esclavage à La Réunion, de favoriser la prise de conscience face à ce crime contre l’Humanité et à inciter à poursuivre le combat contre toutes les formes d’exploitation humaine contemporaines. Cette année, cette « Fét Kaf » qui se déroulera le 18 décembre prochain au siège de l’Unesco à Paris, revêt une dimension particulière car elle clôture le 170ème anniversaire commémoratif de l’abolition de l’esclavage à La Réunion.
Au programme de cette soirée culturelle qui devrait être riche en émotions, une conférence-débat animée par des spécialistes réunionnais et internationaux de l’histoire de l’esclavage qui apporteront un éclairage sur les atrocités de la traite et de l’esclavage et sur le processus de l’abolition. Le public sera invité ensuite à assister à une représentation théâtrale intitulée « le combat pour la liberté », interprétée par l’humoriste réunionnais, Erick Isana. Cette pièce retrace le combat d’une figure symbolique de l’histoire de l’esclavage réunionnais dénommé Furcy et a pour but d’amener le spectateur à s’interroger sur la valeur et la notion actuelle de la liberté.
Le Maloya à l’honneur
Mais, il n’y a pas de « Fét Kaf », sans Kabar musical. Dans ce cadre, un plateau musical de qualité sera proposé avec en résonance le Maloya, l’âme musicale de La Réunion, dont on fêtera à cette occasion les 10 ans de son inscription au Patrimoine immatériel de l’Humanité par l’Unesco, contribuant ainsi à la reconnaissance universelle de l’héritage de la Réunion et de ses richesses culturelles. Le Maloya, cette musique qui dépasse le cadre de l’histoire réunionnaise car porteuse d’un message universel, de fraternité, de solidarité et d’engagement, sera donc à l’honneur incarné pour cette soirée par le groupe Votia, figure montante de cette musique à La Réunion avec ses influences africaines et indiennes teintées de blues.
Une soirée donc à l’Unesco pour proclamer haut et fort, à l’instar des mots contenus dans « Lib » de l’artiste réunionnais Teddy Iafare-Gangama « libre de tordre, redresser, libre de ne plus se courber, libre de relever le regard, maintenant de contempler, libre d’avancer ».