Essais nucléaires en Polynésie : Selon le Civen, 56% de demandes d’indemnisation acceptées en 2018

Essais nucléaires en Polynésie : Selon le Civen, 56% de demandes d’indemnisation acceptées en 2018

©Gregory Boissy

Alors que l’année 2018 est la première année complète de la modification d’indemnisation des victimes des essais nucléaires et de la suppression du « risque négligeable » par la loi EROM, le Civen note, dans son rapport d’activité de 2018, une augmentation du nombre de personnes ou d’ayants droits indemnisées. 

« Le nombre de demandes émanant de personne résidant en Polynésie française a, en 2018, augmenté par rapport à l’année précédente, confirmant – et même accentuant – la tendance déjà observée en 2017 par rapport à 2016 », note également le rapport d’activité. « Ainsi, pour la première fois en 2018, le nombre de dossiers déposés au CIVEN par les demandeurs résidant en Polynésie française (94) a dépassé celui des demandeurs classés dans la catégorie « militaire » (80) ».

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« En 2018, presque 9 demandes sur 10 ont été déposées par un demandeur ayant résidé ou séjourné au moment des essais en Polynésie. Cette proportion s’est accrue par rapport à 2017 (environ 2 demandes sur 3). Par conséquent, la répartition globale des demandes par zone de tir tend, elle aussi, à évoluer avec une proportion de plus en plus importante de demandes en « zone Polynésie » ». Entre 2010 et 2018, 45% des demandes d’indemnisation ont été faites par des ayants-droits, note encore le Civen.

En 2018, sur 266 demandes d’indemnisation étudiées par le Civen, 56% d’entre elles ont été accordées, contre moins de 10% entre 2015 et 2017. On enregistre également 115 rejets selon la nouvelle méthodologie retenue par le Civen, à savoir, le seuil d’1 millisievert. « En outre, la reprise régulière des séances (18 séances en 2018, ndlr) et l’allongement de leur durée en 2018 ont permis d’examiner beaucoup de plus de dossiers qu’en 2016 ».

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Après l’avis favorable de la demande vient ensuite une expertise du Civen « visant à évaluer les préjudices patrimoniaux et extrapatrimoniaux des victimes qui ont été reconnues, préalable nécessaire à l’établissement d’une proposition d’offre chiffrée à la victime ou ses ayants droit ». En moyenne, le Civen a indemnisé à hauteur de 91 699 € par victime reconnue en 2018.

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