Un rapport, remis le mercredi 8 mars par l’économiste franco-béninois Lionel Zinsou, préconise la création d’une Fondation d’utilité publique pour « promouvoir la connaissance de l’histoire de l’esclavage mais aussi celle des sociétés et cultures créoles », et suggère l’implantation à Paris d’un site mémoriel.
Nommé en mai 2016 par François Hollande à la tête d’une mission de préfiguration d’une future fondation pour la mémoire de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions, Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin, souligne dans son rapport, remis à Bernard Cazeneuve, « qu’un consensus majoritaire apparaît pour l’implantation d’un site mémoriel dans la capitale». La mission note qu’un lieu « revêt un pouvoir symbolique fort : l’Hôtel de la Marine de la place de la Concorde, longtemps siège du ministère de la Marine et des Colonies », qui « abrite le bureau où Victor Schoelcher signa le décret d’abolition de l’esclavage ». Mais le rapport note les « réserves » du Centre des monuments nationaux et admet« qu’il faut une institution muséale et scientifique distincte de ce site ». « L’ancien Musée national des arts et traditions populaires, une fois réhabilité, serait, sans aucun doute, plus fonctionnel », reconnaît la mission, tout en suggérant d’établir « le siège de la Fondation » dans l’Hôtel de la Marine. La mission se dit aussi favorable à l’idée d’un « centre de ressources et d’expression » et d’un « mémorial des noms des esclaves affranchis en 1848 ».
Lionel @Zinsou2016 a remis sn rapport sur la creat° fondat°sur #esclavage au PM ce mercredi en presence de @ebareigts #memoire #histoire pic.twitter.com/6sum16T1zq
— Outremers360 (@outremers360) 8 mars 2017
La mission de préfiguration marque sa préférence pour la création d’une Fondation reconnue d’utilité publique, plutôt que d’un groupement d’intérêt public (GIP), qui peut sembler plus adapté pour porter une politique publique. Mais « la force symbolique de la création d’une Fondation nationale reconnue d’utilité publique est très efficace et reste l’option préférée ».Pour la mission, la Fondation (ou le GIP) devra disposer d’une « assise interministérielle plus élargie et susceptible d’avoir une surface financière plus étendue grâce à des financements privés », être « une tête de réseau des organismes mémoriels dans l’Hexagone et en outre-mer », et « développer et promouvoir la connaissance de l’histoire de l’esclavage mais aussi celle des sociétés et cultures créoles, ses circulations culturelles, autour d’un projet qui ne se cristallise pas sur le seul passé ». Elle recommande de proposer aux pays étrangers, principalement d’Afrique et d’Amérique latine, de s’associer à la création de la Fondation, et préconise aussi que cette Fondation « engage un programme de coordination des sites et musées dédiées à l’esclavage ». L’esclavage a été officiellement aboli en France en 1848.
Avec AFP