Déjà très impactées par l’épidémie de Covid-19, les îles de La Réunion et Mayotte dans l’Océan Indien font face à une importante épidémie de dengue. À Mayotte, les deux épidémies font craindre une saturation du système de santé déjà fragile.
« Avec 2 495 cas de dengue et 5 décès depuis le début de l’année, Mayotte voit le nombre de passages aux urgences exploser : 175 hospitalisations dont 2 formes graves et 10 patients en réanimation », déplore l’Agence régionale de Santé qui appelle à « limiter l’engorgement du système de santé, indispensable à la prise en charge des patients atteints de formes sérieuses ou graves de Covid-19 ». L’ARS insiste donc sur l’importance de se protéger des piqûres de moustiques et de continuer de se protéger, même malade, pour ne pas contaminer son entourage (répulsifs et moustiquaires).
Face au Covid-19, « les protocoles d’intervention des équipes de la lutte anti-vectorielle de l’ARS ont été adaptés et sécurisés pour limiter les risques : les interventions sont maintenues dans les quartiers fortement impactés par la dengue, en limitant le nombre d’agents par véhicule d’intervention, pour permettre le respect des distances de sécurité entre eux », précise encore l’ARS.
À La Réunion, les autorités sanitaires observent aussi une « intensification de la circulation de la dengue dans l’île ». Pas moins de 442 cas de dengue ont été confirmés du 9 au 15 mars 2020. « Actuellement, les regroupements de cas sont toujours localisés dans les communes du Sud de l’île, et particulièrement à Saint-Louis, même si la dispersion des cas est importante avec 23 communes touchées », observe l’ARS qui constate également une augmentation des passages aux urgences.
L’ARS et la préfecture appellent la population réunionnaise à « se protéger des piqures de moustiques et continuer à se protéger même malade pour ne pas contaminer son entourage. Dans ce contexte épidémique, la participation active des réunionnais dans la mise en œuvre des mesures de prévention est essentielle pour limiter l’extension du virus ». Malgré le coronavirus, « les actions de lutte anti-vectorielle dans les zones où circule la dengue continuent et sont essentielles pour éviter une épidémie de dengue de plus grande ampleur ».