En situation épidémique depuis avril dernier, le Bureau de veille sanitaire de la Direction de la santé en Polynésie fait état de 161 nouveaux cas de dengue de type 2, entre le 2 et le 15 décembre. À La Réunion, 15 nouveaux cas ont été confirmés la semaine du 9 décembre alors qu’un cas de dengue de type 3 a été détecté la même semaine.
C’est à La Réunion que le virus se propage depuis sur une plus longue durée, et les autorités sanitaires craignent une nouvelle épidémie dans les mois à venir. « En cette période de vacances scolaires propice aux déplacements sur l’île et aux voyages dans la zone, la préfecture de La Réunion et l’ARS Océan Indien rappellent l’importance de se protéger des piqûres de moustiques et de continuer à se protéger, même malade ». Ce sont plus particulièrement les dengues de type 1 et 2 qui circulent à La Réunion, 90% des cas pour la dengue de type 2.
Néanmoins, un cas de type 3 isolé a été détecté la semaine dernière. « Des investigations sont actuellement en cours pour essayer de trouver l’origine de cette contamination en lien possiblement avec un cas récemment importé de voyage dans son entourage », a indiqué la préfecture qui appelle à la prudence pour les voyages en Asie du Sud-est ou les trois premiers types de dengue circulent de façon endémique. En tout depuis le début de l’épidémie en janvier 2019, plus de 24 926 cas autochtones ont été confirmés, plus de 2 408 ont entraîné des passages aux urgences, dont 733 ont conduits à des hospitalisations. 20 décès ont été recensés, dont 12 directement liés à la dengue.
En Polynésie française, où l’épidémie a été déclarée en avril, 2 373 personnes ont contracté la dengue de type 2, dont 161 recensés entre le 2 et le 15 décembre. Un chiffre inférieur aux progressions bimensuelles rapportées jusqu’ici. Parmi ces nouveaux cas, 54 ont moins de 20 ans, et 11 personne ont nécessité une hospitalisation. Ici, la dengue de type 2 n’avait pas circulé depuis 20 ans. Son retour a donc eu un effet amplificateur en raison des naissances et arrivées post-2000. L’épidémie pourrait encore durer en raison de l’arrivée des pluies.
Commission d’enquête sur les maladies vectorielles
« En Guadeloupe, la circulation virale s’ intensifie avec un nombre de cas cliniquement évocateurs et de cas biologiquement confirmés toujours en hausse », a indiqué la préfecture guadeloupéenne dans un communiqué. Déclaré en juillet, l’épidémie a enregistré 3 230 cas cliniquement confirmés. En Martinique, si aucune épidémie n’est déclarée, la dengue progresse toutefois. Au cours du dernier mois, 500 cas cliniquement évocateurs de dengue ont été vus en médecine de ville soit presque la moitié du total des cas vus par les médecins généralistes depuis début juillet 2019 (900 cas), indique France-Antilles.
En Nouvelle-Calédonie, si l’épidémie a cessé au mois d’août, elle avait touché près de 4 000 personnes. Si le nombre de cas a drastiquement baissé depuis septembre, l’arrivée de la saison des pluies coïncidant avec l’été austral dans l’hémisphère sud pourrait réactiver le virus.
Le 13 décembre dernier, l’Assemblée nationale a voté la création d’une commission d’enquête sur les maladies vectorielles qui « ont un impact social, économique et sanitaire », déclarait la députée et ancienne ministre Ericka Bareigts. « Cette commission d’enquête que nous réunirons bientôt sera nationale et composée de scientifiques, autorités sanitaires, associations et élus. Ensemble, nous aurons à trouver de nouvelles politiques publiques plus efficaces pour faire face à ce phénomène, tout en préservant la santé humaine et la biodiversité ».