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Pour favoriser le développement économique durable des territoires où opèrent les 200 000 entreprises qu’elle représente, l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’océan Indien (UCCIOI) fait avancer son projet de structuration de filières économiques à dimension régionale sur le traitement et la valorisation de déchets, décrit l’institution dans un communiqué retranscris ci-dessous.
Dans l’attente des bienfaits espérés d’une économie circulaire devant s’imposer et nous débarrasser des déchets ; leur gestion n’est dans l’immédiat pas une option. En particulier sur de petits territoires insulaires où il est plus difficile qu’ailleurs de ne pas les avoir sous le nez lorsqu’ils sont sauvagement rejetés dans la nature. Aux Comores, à Madagascar, à Maurice, à Mayotte, à La Réunion et aux Seychelles, les problèmes sont souvent aigus et les solutions plus ou moins à la hauteur d’une véritable préservation de l’environnement et de la biodiversité. Cette situation est regrettable pour les populations et dommageable pour les revenus escomptés de leur secteur touristique.
L’un des principaux freins à la mise en œuvre de solutions durables a pour origine la difficulté d’amortir des investissements dans des outils adaptés au traitement. La mutualisation permet d’envisager une consolidation des gisements et de s’approcher de la taille critique difficile à atteindre à l’échelle des territoires et par catégories de déchets. C’est pour cela qu’entre les îles de la région, une approche régionale de la gestion des déchets est initiée depuis quelques mois par l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’océan Indien (UCCIOI), avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD).
Après une première séance de travail en février dernier à La Réunion, la mise en œuvre de cette approche a franchi une nouvelle étape déterminante, à l’occasion du séminaire organisé les 17 et 18 juin dernier à Maurice par l’organisation professionnelle référente en matière de coopération économique au niveau régional. Grâce à l’implication de tous les territoires, les membres du comité de pilotage, en charge de planifier la structuration des filières de traitement et de valorisation des déchets, ont travaillé à l’élaboration d’une vision globale, exhaustive et réaliste. En attendant le traitement des données en cours de collecte permettant d’établir des scénarios quant aux priorités, le membres de ce comité ont pu nourrir leur connaissance du sujet en échangeant avec plusieurs experts.
Sur les axes de coopération et de mutualisation, autour des notions de masse critique, de gisement, d’opportunités de coopération public/privé et privé/privé comme sur les opportunités et les difficultés d’adaptation à l’échelon régional du modèle européen de Responsabilité élargie des producteurs (REP), ils se sont entretenus directement ou par visioconférence avec : Jean-Claude Salama, docteur, chef de service de la valorisation et de la gestion des déchets au ministère de l’Environnement du gouvernement de la République de Madagascar et point focal national de la Convention de Bâle ; madame Ismaël Houda Oumilhouda de la direction générale de l’environnement et des forêts du gouvernement de l’Union des Comores ; David Pincepoche, venu présenter les filières REP, mises en place par l’Association de Traitement des Batteries de la Réunion et l’Association pour la Valorisation des Pneumatiques Usagés de La Réunion ; Olivier Kervella, expert en réglementation et gestion et transport des déchets dangereux ; Adrien Fabas et David Landry, experts de la logistique des déchets industriels, respectivement pour Star Mayotte et Suez Réunion.
Créée il y a près de quinze ans, l’UCCIOI s’est fixé dans le domaine de la gestion mutualisée des déchets, comme dans tous ses champs d’intervention, des objectifs ambitieux. Le premier résultat attendu est l’étude d’une économie circulaire pour les bouteilles PET entre Maurice, Mayotte et La Réunion. Le deuxième objectif vise à l’élaboration d’un plaidoyer public-privé en faveur d’un cadre réglementaire qui facilite une gestion mutualisée des déchets dangereux, notamment sur les filières huiles usagées et batteries usagées. Le troisième résultat consistera à former et pérenniser un groupe de travail régional chargé de favoriser une gestion mutualisée des déchets entre les îles de l’océan Indien.
Dans le cadre du dialogue soutenu avec les pouvoirs publics locaux et régionaux, au nom des 200 000 entreprises membres de diverses associations professionnelles et des Chambres de commerce et d’Industrie des îles de la région qu’elle représente, l’UCCIOI compte mener à bien ces projets avec le support de toutes les dynamiques régionales en action. Les volontés sont désormais prêtes à se transformer en actes. Reste à lever les freins pour que s’organise enfin cette économie circulaire, o combien nécessaire, surtout en milieu insulaire.