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Avec au moins 25 décès et 1 412 cas de Covid-19 confirmés, la France reste le deuxième pays européen le plus touché derrière l’Italie. En Nouvelle-Calédonie, en Polynésie et à Saint-Pierre et Miquelon, un renforcement et un ajustement des mesures de protection a été adopté, alors que la ministre des Outre-mer a tenu la première « task force » face au coronavirus ce lundi.
Depuis vendredi en Nouvelle-Calédonie, le territoire hexagonal et le Japon sont considérés comme des zones à risque. À cela s’est ajouté mardi la Suisse, la Norvège, les États-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède, la Belgique, l’Autriche, le Bahreïn, le Koweït et l’Islande, en plus de la Chine, l’Italie ou l’Iran. Le gouvernement calédonien et la Direction des affaires sociales et sanitaires (DASS) ont annoncé l’installation de caméras thermiques à l’aéroport international de La Tontouta, afin de détecter d’éventuels passagers fiévreux.
Pour l’heure, aucun cas suspect n’a été confirmé en Nouvelle-Calédonie et l’archipel reste en stade épidémique 1, comme l’ensemble des Outre-mer. Mais les autorités se préparent néanmoins à un éventuel passage en stade 2, ce qui voudrait dire que des foyers ont été identifiés sur le territoire. Le Médipôle de Koutio se dit prêt à recevoir des personnes contaminées et 1500 tests de dépistage sont en commande, en plus du millier déjà en stock. Le gouvernement a également fait une demande de masques de protection acceptée par l’État et les pharmacies locales ont été autorisées à fabriquer leur propre gel hydro-alcoolique selon la recette de l’OMS.
Enfin, « le gouvernement (calédonien, ndlr) a annoncé la mise en place d’une « task force » qui réunira des organismes publics comme la direction des affaires économiques, la Cafat ou les Douanes, auxquels pourront être associés des acteurs économiques comme les chambres consulaires ou les partenaires sociaux », précise Nouvelle-Calédonie la 1ère. « Il s’agit d’évaluer l’impact économique de cette épidémie, envisager les mesures à mettre en œuvre pour limiter ces impacts, ainsi que l’établissement le cas échéant d’un plan de continuité des activités ». Une première réunion est prévue mercredi.
En Polynésie, alors que le ministre local de la Santé avait annoncé l’obligation de présentation d’un certificat médical attestant de l’absence de symptômes liés au coronavirus, il s’agit désormais d’une recommandation. Ce certificat médical, qui doit être fait cinq jours maximum avant l’embarquement, exempt le passager de contrôle médical poussé à son arrivée à Tahiti-Faa’a. Si le passager ne présente pas de certificat à l’embarquement, il devra passer un examen médical à son arrivée.
« Les voyageurs en provenance des zones à risque identifiées par l’Organisation mondiale de la Santé sont placés sous surveillance sanitaire pendant 14 jours », précise le gouvernement polynésien. Pour faciliter les passagers, la compagnie Air Tahiti Nui propose des certificats médicaux sur son site à faire remplir par un « personnel médical à disposition des voyageurs avant chaque vol sur ses escales de Paris-CDG, Los Angeles et Auckland-NZ ».
À Saint-Pierre et Miquelon, La cellule de suivi mise en place dans l’archipel dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Coronavirus Covid-19 s’est à nouveau réunie lundi matin à la préfecture. A l’issue de cette réunion, il a été décidé de préparer l’aile Sud de l’Unité de soins de longue durée du Centre hospitalier François Dunan pour accueillir d’éventuels patients contaminés. « Une équipe dédiée de professionnels de santé est mise en alerte et préparée à traiter des cas qui se déclareraient dans les prochains jours sur l’archipel ».
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En outre, « des mesures de confinement seront systématiquement appliquées aux voyageurs de retour des pays à risque ou de régions de métropole faisant l’objet de mesures renforcées (Oise et Haut-Rhin à ce stade) » ; « un stock d’équipements de protection complémentaire (masques, gels hydro-alcooliques, thermomètres) a été commandé afin d’anticiper les besoins du territoire » et « de nouveaux médiateurs seront formés cette semaine pour accueillir les voyageurs arrivant à l’aéroport ».
Du côté du Ministère des Outre-mer, Annick Girardin a réuni ce lundi une « task force interministérielle ». « Cette task force interministérielle est composée de l’ensemble des départements ministériels. À titre exceptionnel, elle a aussi associé les préfets des 5 départements et régions d’outre-mer, de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin et de Saint-Pierre-et-Miquelon », précise-t-on. « Le stade 1 est maintenu dans l’ensemble des territoires, selon des modalités d’application différenciées, décidées localement par le préfet et l’Agence régionale de santé, en fonction des particularités des territoires ».
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Dans son communiqué, Annick Girardin a notamment fait un point sur le maritime et rappelé que « la desserte des navires de croisière et la doctrine à appliquer en matière de contrôle des entrées et des escales ont été abordées par la task force interministérielle. Des mesures de prévention particulières sont prises par les préfets pour les îles à l’arrivée des avions et des navires de croisière ». En Outre-mer, les navires de croisière cristallisent les craintes de propagation du coronavirus. L’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes est applicable dans l’ensemble des territoires, à l’exception des manifestations qui concourent à la continuité de la vie de la Nation (concours, examens, etc..), ajoute-t-on. Une réunion similaire dédiée aux territoires du Pacifique devrait avoir lieu avant vendredi.
Pour l’heure, 10 cas sont confirmés dans les territoires d’outre-mer : 2 cas en Martinique, 5 cas en Guyane, 2 cas à Saint-Martin, 1 cas à Saint-Barthélemy. Dans l’Hexagone, le ministre de la Culture Franck Riester a été testé positif au coronavirus. Cinq députés et deux membres du personnel de l’Assemblée nationale ont également été contaminés par le coronavirus, dont deux élues ayant participé aux réunions de la commission des affaires culturelles.