La députée de l’Essonne et vice-présidente de la Délégation Outre-mer à l’Assemblée nationale Stéphane Atger, – dans cette tribune publiée sur Outremers 360- appelle à davantage de solidarités envers les personnes âgées et plus particulièrement dans les territoires d’Outre-mer. Elle recommande aussi de favoriser le développement du recours à la télémédecine, du bénévolat auprès des personnes âgées à travers des programmes de service civique, ou encore sur leur accompagnement dans les démarches dématérialisées.

« Lutter contre l’humiliation, croire que l’homme a une valeur, c’est ce qui nous sépare de la préhistoire ». Geneviève De Gaulle Anthonioz

S’intéresser à l’isolement, c’est s’enquérir de la situation de personnes souffrant de sentiments d’exclusion et de défiance interdisant la rencontre avec l’autre (les citoyens comme les institutions).

Ce fléau étiole notre lien social, car il contribue à reléguer une partie de notre population, les personnes âgées, à la marge. Il est de notre responsabilité de relever ce défi de société.

En tant qu’écrivain public, activité requérant une écoute attentive des personnes empêchées pour mieux les accompagner, je suis familière des contraintes supportées par ce public. Parallèlement, dans ma fonction de députée, le quotidien de mes concitoyens constitue le fermant de toute initiative visant à améliorer leurs conditions de vie. En ce sens, les rencontres effectuées avec le personnel et les résidents d’EHPAD dans mon département de l’Essonne ont entériné ma détermination à agir.

Notre volontarisme en la matière est total. En tête de gondole, l’autonomie doit se trouver à la source de notre action dans une approche prenant en compte tous les facteurs de l’isolement. Nombre d’opérateurs, qu’il s’agisse d’institutions socles de notre vie publique ou d’acteurs associatifs ont d’emblée identifié cette approche comme pertinente.

La stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté en est un exemple concret. En amont, le président de la République a privilégié l’endiguement des déterminants de la pauvreté à la racine pour éviter leur répercussion sur le futur de nos concitoyens. L’ambition est claire : desceller les potentialités de chacun pour que l’environnement social ne génère plus d’inégalités de destin.

Engagée pour l’inclusion de tous nos territoires, les recommandations proposées dans notre rapport en faveur du grand âge et de la préservation de l’autonomie intègrent nos Outre-mer dans ces objectifs. En effet, ces territoires méritent une attention particulière car fragilisés par une précarité économique accrue. Un tel déséquilibre n’est pas tolérable.

À ces écueils, nos recommandations insistent donc sur le développement du recours à la télémédecine, du bénévolat auprès des personnes âgées à travers des programmes de service civique, ou encore sur leur accompagnement dans les démarches dématérialisées.

La crise sanitaire traversant actuellement notre pays met tristement en lumière les impacts de ce mal sur les personnes âgées, premier public victime de cette épreuve. Dans de telles circonstances, l’isolement peut s’apparenter, chez ces derniers, à un horizon inévitable renforçant le sentiment d’exclusion. Nous ne pouvons laisser germer cette idée chez nos aînés. C’est dans cette optique que s’inscrit l’action du gouvernement, pilote dans cette crise, qui, en plaçant la solidarité au centre de ses politiques, établit un précédent que nous nous attellerons à pérenniser.

Nous avons besoin d’une révolution substantielle pour modifier le regard exsangue que notre société peut porter sur nos aînés. Il en va du principe même de solidarité. C’est ainsi que nous faisons Nation.

Comme le disait Richelieu, nous devons penser la politique comme l’obligation « de rendre possible ce quiest nécessaire ».

Par Stéphanie ATGER
Députée de l’Essonne