Covid-19 – Nouvelle-Calédonie : Un plan d’aide en faveur des femmes victimes de violences

Covid-19 – Nouvelle-Calédonie : Un plan d’aide en faveur des femmes victimes de violences

Isabelle Champmoreau a présenté les  dispositifs mis en place par le gouvernement © Capture d’écran Caledonia

Véritable fléau en Nouvelle-Calédonie, les violences faites aux femmes sont en triste augmentation depuis le début du confinement. Le gouvernement calédonien lance un numéro de portable d’alerte en attendant un nouveau système d’avertissement via les pharmacies.

Sur l’archipel, près d’une femme sur cinq affirme avoir été victime d’agressions physiques au cours des douze derniers mois. Un chiffre en pleine progression, une semaine après le début du confinement sur l’archipel. Certains cas ont déjà été signalés, dont deux femmes, prises en charge dans les réseaux habituels. Selon Claude Cousin, coordinatrice de SOS Ecoute, interviewée lors du journal télévisé de Caledonia.nc ce jour, « moins d’appel de mise en protection d’urgence ont été relevés, ce qui signifie que les victimes sont peut-être trop proches de leur conjoint, dans l’incapacité de s’isoler ou de sortir pour se signaler ou se protéger ».

Se signaler par un simple SMS

En réponse, Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge de l’enseignement, de la famille et de la lutte contre les violences intrafamiliales évoquait  sur le plateau du journal télévisé de Caledonia « une mise en alerte et en prévention en mettant en place de nouveaux dispositifs ». Ainsi, le gouvernement calédonien lance dès le 1er avril un numéro de portable pour signaler, de manière discrète, les faits de violence. « Avec le numéro 50 00 67, elles pourront envoyer un simple SMS, indiquant leur nom et leur adresse. Le message sera ensuite reçu par le centre SOS écoute, qui transmettra ensuite aux forces de l’ordre pour déclencher les actions nécessaires », explique Isabelle Champmoreau, avant de rappeler les numéros classiques d’appels d’urgence en cas de grand danger physique, comme le 15 ou le 17.

Informer et sensibiliser davantage

Aussi, la plateforme SOS Ecoute 05 30 30 reste ouverte pour aider les victimes de violences. En cas de saturation de cette ligne, les femmes peuvent également retrouver une liste complète de numéros d’écoute et de conseils sur le site www.covid-19.nc ou sur la page facebook éponyme. Le gouvernement souhaite aussi mettre l’accent sur l’information,  primordiale dans cette situation hors-norme, avec l’affichage à venir sur les vitrines des pharmacies des numéros d’urgence tels que l’adavi, SOS Ecoute ou bien encore le dispositif d’aides aux victimes du médipole.

À venir, un signalement via les pharmacies

Autre mesure annoncée par le gouvernement, la mise en place, avec l’ordre des pharmaciens, d’un système de signalement dans les pharmacies, comme déjà de mise en hexagone, avec le code « masques 19 ». « Nous ne savons pas encore si ce sera via un message écrit que l’on transmet au pharmacien ou par un nom de code », précise la membre du gouvernement.

Concernant l’hébergement d’urgence, les structures d’accueil des victimes de violences intrafamiliales sont fermées depuis le début du confinement mais des permanences téléphoniques sont actives. Le foyer Bethany, principal foyer d’hébergement de secours des femmes en détresse, reste quant à lui opérationnel.

La souffrance liée au confinement

Avant de terminer son intervention, la coordinatrice de SOS Ecoute a également évoqué des appels de détresse de Calédoniens vivant difficilement la période de confinement. Peurs, angoisses, isolements, mais aussi précarité (difficultés financières) sont les motifs de plus en plus d’appels. Certains concernent également des violences psychologiques, liées à des paroles ou des comportements de la part de leur conjoint. « Il ne faut pas rester seul avec sa solitude ou avec des problèmes de violences. Il ne faut pas hésiter à parler », rappelle-t-elle.

Pour que justice soit faite

Avant de clore le sujet, Isabelle Champmoreau a souhaité signaler que si les audiences du tribunal étaient repoussées, ce n’était pas le cas des comparutions immédiates concernant les violences intrafamiliales. « Les cas les plus graves seront traités dans les meilleures conditions », insiste-t-elle, avant de souligner qu’il s’agit d’une priorité commune avec les forces judiciaires.

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Par Amélie Rigollet