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La question de la reprise des cours le 11 mai pour les élèves ultramarins ne fait pas l’unanimité auprès des élus ultramarins et des syndicats. Tour d’horizon des réactions en Outre-mer.
Lors de son allocution le 12 avril, Emmanuel Macron avait annoncé la réouverture progressive des établissements du 1er et second degré à partir du 11 mai. Le Ministre de l’Education Nationale a ensuite précisé que cette rentrée «pas du jour au lendemain », et la priorité pourra être donnée « aux publics les plus fragiles ».
Des Antilles à l’Océan Indien en passant par la Guyane, l’annonce a été froidement accueillie par les organisations syndicales. A la Réunion, le recteur de l’académie Vêlayoudom Marimoutou s’est exprimé sur la rentrée des classes pour le 14 mai. Lors du point-presse de ce 15 avril, le recteur a indiqué «continuer ses consultations auprès des différents partenaires afin de mieux préparer le retour en classe» et «attendre le cadre général fixé par le Ministère prévu dans deux semaines».
Des Garanties réclamées
Sur l’île voisine de Mayotte, le syndicat FSU Mayotte réclame des garanties pour assurer cette rentrée scolaire. «La FSU Mayotte ne laissera pas la communauté éducative être mise en danger. Nous exigeons et exigerons des garanties et des conditions très précises au retour dans les établissements et écoles. La priorité reste la santé et la sécurité des élèves et des personnels», souligne un communiqué du syndicat. Le syndicat demande la tenue de tests et la mise à disposition de masques et de gels hydroalcooliques.
En Guadeloupe aussi, le principe de précaution est également mise en avant. « Il y a encore beaucoup de zones d’ombre par rapport aux annonces faites ce mardi matin par Jean-Michel Blanquer. Il y a des attentes, des inquiétudes. Il faudra préciser les détails de cette reprise» assure Marie-Emile Mirval, secrétaire général du Syndicat du personnel de l’éducation en Guadeloupe. «La reprise sera sans doute progressive, mais elle sera dangereuse», ajoute-elle.
Pas de réouverture le 11 mai en Guyane
En Guyane, le Président de la Collectivité territoriale estime pour sa part que « les conditions ne sont pas réunies pour permettre la réouverture des collèges et des lycées du territoire au 11 mai 2020 dans des conditions optimales». Rodolphe Alexandre s’interroge notamment sur le respect de la distanciation lors du transport des élèves en pirogue, bus et avion, le respect des mesures barrières au sein des internats et des familles hébergeantes et la désinfection des locaux. « Je ne pense pas que nous donnerons le 11 mai les clés pour ouvrir les bâtiments qui sont propriétés de la collectivité», a-t-il ajouté sur Guyane 1ere.
Réouverture progressive des établissements scolaires : Rodolphe Alexandre , le président de la CTG réagit. pic.twitter.com/t2cZEnqip6
— Guyane la 1ère (@guyla1ere) April 14, 2020
Interrogée par le député Olivier Serva lors de son audition par la mission d’information sur la gestion du Covid19 le 14 avril, la Ministre des Outre-mer Annick Girardin a indiqué que « cette rentrée scolaire sera faite avec une protection telle qu’elle devra être organisée sur les territoires ultramarins» tout en ajoutant qu’un « plan d’action sera défini par Jean-Michel Blanquer avec les recteurs de l’Outre-mer».