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Le tribunal administratif de Basse-Terre a suspendu, jeudi, après un recours du préfet de la Guadeloupe, un arrêté pris par les élus de Marie-Galante pour interdire les rotations maritimes et protéger leur île du coronavirus, ont annoncé ces derniers dans un communiqué vendredi soir.
Les élus de l’île guadeloupéenne, avait pris le 17 mars un arrêté interdisant « le débarquement massif de passagers sur les côtes et les ports de l’île », afin de « protéger » la population marie-galantaise de la propagation du Covid-19.
Mais cette décision avait provoqué la réquisition, par la préfecture, de vols assurés par la compagnie Air-Antilles, pour assurer la continuité territoriale entre Marie-Galante et l’île principale de Guadeloupe.
Dans un communiqué, vendredi soir, Jean Claude Maës, maire de Capesterre de Marie-Galante, Maryse Etzol, maire de Grand-Bourg et Jacques Cornano, maire de Saint-Louis, dénoncent «l’acharnement du préfet» et «regrettent les menaces graves que cette décision fait peser sur la population» précisant que «le seul cas avéré (de coronavirus, ndlr) à ce jour» sur l’île «est arrivé par bateau avant la prise dudit arrêté».
«Ce sont 1.500 personnes qui arrivent par jour à Marie-Galante sans aucun contrôle donc on a fait ce choix», avait expliqué à l’AFP Maryse Etzol, présidente de la Communauté de Communes de Marie-Galante et Maire de Grand-Bourg.
Mais le préfet de Guadeloupe avait aussi argué de la santé des Marie-Galantais pour dénoncer cet arrêté, évoquant le «traitement de certains malades interrompu», la question des «thérapies» difficiles à suivre (pour les patients souffrant de cancer suivis à Pointe-à-Pitre ou à Baie-Mahault, ndlr) ou des accouchements impossibles à Marie-Galante.
Philippe Gustin avait réquisitionné mardi la compagnie aérienne Air-Antilles afin de transporter des passagers sous réserve des conditions en vigueur durant la période de confinement. Ces rotations aériennes ont nécessité «un réveil» de l’aéroport de Marie-Galante, avait indiqué à l’AFP, le directeur général d’Air Antilles, Serge Tsygalnitzky.
Suite à la décision du tribunal, les élus de Marie-Galante ont réitéré leur souhait d’une «suspension de toute navette maritime de passagers à destination de l’île».
Soutien d’élus aux maires et une pétition
Deux députés guadeloupéens ont affirmé samedi dans deux communiqués leur « soutien » aux élus marie-galantais. Olivier Serva (LREM) déplore « une décision qui ne va pas dans le sens d’une protection sanitaire optimale « . Justine Bénin (Modem) souligne l’importance d’une « protection particulière » vis-à-vis de la Grande Galette, surnom de marie-Galante.
Dans un communiqué, le Président de la Région Guadeloupe a également apporté son soutien aux édiles marie-galantais. «Le Président de la Région Guadeloupe a soutenu cette décision dont
le but est de préserver la santé de la population de Marie-Galante, une communauté fragile qui manque cruellement de moyens de défense face à une situation dramatique et compliquée».
Depuis plusieurs jours, une pétition citoyenne intitulée «Protégeons Marie-Galante contre le Covid-19» circule. Les auteurs de cette pétition indiquent que «la décision du tribunal administratif de suspendre l’arrêté des maires est contraire au principe de précaution à appliquer sur un territoire où la population est vieillissante et sans service de réanimation». A ce jour, cette pétition a récolté plus de 6000 signatures.
Avec AFP