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Le Haut-commissaire de la République et le président de la Polynésie ont annoncé ce vendredi l’entrée en vigueur du confinement général ce samedi à minuit (samedi midi à Paris). Attendue localement, cette annonce a néanmoins suscité la confusion au regard du nombre conséquents de commerces qui restent ouverts.
« Face à l’évolution et à l’urgence de la situation sanitaire, le Haut-Commissaire de la République et le Président de la Polynésie française ont pris la décision de réduire à leur plus strict minimum les contacts et déplacements sur l’ensemble du territoire de la Polynésie française, à partir de ce vendredi 20 mars, minuit, pour une période minimum de quinze jours », a fait savoir un communiqué commun du Haut-commissaire Dominique Sorain et du président polynésien Édouard Fritch.
Dès samedi, tous les rassemblements sur la voie publique et dans la sphère privée sont interdits. Les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales seront interdits. Concrètement, vous devez rester chez vous et limiter absolument vos déplacements à l’extérieur. En conséquence, les déplacements sont interdits sauf dans les cas suivants et sur attestation valable pour chaque déplacement uniquement pour : faire des courses ; consulter un professionnel de santé ou se rendre à l’hôpital ; les motifs familiaux graves (assistance aux personnes vulnérables ou garde d’enfant notamment) ; les activités physiques individuelles (sauf activités nautiques qui sont toutes interdites) dans un rayon de 2 kilomètres de son domicile, en évitant tout contact ; se rendre de son domicile à son lieu de travail, s’il n’est pas possible de travailler à distance.
Jusqu’ici, les règles sont les mêmes que celles imposées dans l’Hexagone et les départements et régions d’Outre-mer. C’est cependant la longue liste des commerces autorisés à ouvrir qui soulève, localement, une vague de confusion. On y trouve, outre les commerces d’alimentation générale ou les pharmacies et les banques : les marchés, les commerces pour animaux de compagnie, les garages et commerces pour automobiles, les commerces d’informatique et de téléphonie mobile, les quincailleries et commerces de bricolage et même les papeteries.
En outre, le télétravail n’est, en Polynésie, pas une pratique courante chez les salariés. « Les entreprises et les salariés ne doivent pas cesser le travail et sont invités à poursuivre leurs activités lorsque cela est possible », ont fait par ailleurs savoir les autorités. « Toutefois, les entreprises doivent adapter leur organisation pour limiter au strict nécessaire les réunions, éviter les regroupements de salariés dans des espaces réduits, éviter les déplacements, tout en veillant à appliquer les gestes barrières ».
À l’annonce du confinement général, les commerces d’alimentation ont été pris d’assaut par les Polynésie, obligeant celles-ci à s’organiser pour éviter la cohue et faire respecter les règles de distanciation sociale. « En une semaine, le nombre de personnes contaminées est passé de 3 à 15 », a rappelé le Haut-commissaire. « La situation devient urgente et nous sommes obligés de passer au stade supérieur ». Comme dans l’Hexagone, ce confinement durera 15 jours.
Revenu minimum de solidarité
Côté économie, une série de mesures pour limiter les répercussions économiques et sociales de l’épidémie, comme un moratoire sur les taxes et redevances, ont également été annoncées jeudi. Mais les organisations syndicales et patronales demandent un revenu minimum de solidarité de 120 000 Francs Pacifique (1 000 euros) pour les personnes confinées qui ne pourront plus travailler, une mesure dont le coût est estimé à 67 millions d’euros par mois de confinement.
L’éclatement géographique des îles polynésiennes, la prévalence du diabète, de l’obésité et de l’insuffisance rénale, font craindre un taux de mortalité important dans cette collectivité. Le plus grand événement culturel local, le Heiva i Tahiti 2020, programmé chaque année en juillet, a également été annulé, a annoncé Dominique Sorain.