Coronavirus à Mayotte : Avec plus d’un millier de cas, l’ARS détaille son plan de bataille

Coronavirus à Mayotte : Avec plus d’un millier de cas, l’ARS détaille son plan de bataille

©CHM

Avec 1 061 cas et 12 décès liés au Covid-19 ce lundi 11 mai, Mayotte reste, contrairement à l’Hexagone, en confinement. La directrice de l’ARS a détaillé le plan de bataille sanitaire de l’île pour faire face à la vague épidémique. 

« Nous allégeons les services non Covid en augmentant les capacités de réanimation et le nombre de lits en médecine. Pour cela, nous avons évasané la semaine dernière 7 patients non Covid à La Réunion, et éventuellement les patients Covid si l’épidémie submerge nos capacités », a expliqué Dominique Voynet. La directrice de l’ARS doit préparer « marée d’hospitalisation avec un risque de saturation des services », rapporte le Journal de Mayotte.

« Ces évacuations seront plus importantes et vont atteindre jusqu’à 100 évacuations, au lieu de 50 en temps normal », a confirmé Annick Girardin, interrogée par Mayotte La 1ère ce vendredi. L’ARS de La Réunion faisait par ailleurs état de cinq nouveaux cas arrivés de Mayotte.

Covid-19- Mayotte : Une unité de 10 lits de réanimation et du personnel soignant en renfort pour le département, indique Annick Girardin

La ministre des Outre-mer annonçait aussi l’envoi sur l’île de 10 lits de réanimation supplémentaires et du personnel soignant dans les prochains jours, voyant ainsi sa capacité de lits de réanimation passer de 16 lits au début du confinement à 48 lits durant cette phase 3 de l’épidémie. « Un hôpital de campagne » et « des forces vives supplémentaires de santé », de l’ordre « de 100 personnes » seront également envoyées a affirmé Annick Girardin.

Parmi les besoins pour faire face à la vague, qui arriverait autour du 20 mai, Dominique Voynet pointe le manque de tests alors que ceux-ci ont été amplifiés à partir de la mi-avril. « Nous sommes sous tension en disponibilité de consommable, en écouvillons, en tubes et en réactifs », explique-t-elle.

Autre obstacle : « Une partie des habitants n’est pas touchée par les messages francophones, et chez certains, il n’y a pas de prise de conscience (…). Un homme qui avait appris qu’il était porteur du virus, est allé malgré tout travailler sans protection. Un autre, fonctionnaire d’État, a continué à vivre normalement, a infecté une personne âgée de son entourage, provoquant son décès, et personne ne portait de protection à l’enterrement ! Nous n’arrivons pas à couper les chaines de transmission ». La directrice en appelle donc aux responsables religieux de l’île, cadis, mais aussi aux maires et aux intellectuels pour faire passer le message.