Coopération régionale : La Nouvelle-Calédonie partie prenante d’un futur centre de données du Pacifique en Australie

Coopération régionale : La Nouvelle-Calédonie partie prenante d’un futur centre de données du Pacifique en Australie

Gaëtan Vilette, géomaticien à la DTSI qui a rejoint le Pacific fusion center (à d.), aux côtés de Damien Buisson, chef de service de la géomatique et de la télédétection ©Gouv.nc

Un centre de fusion de données liées à la sécurité dans le Pacifique est en train de voir le jour en Australie. La Nouvelle-Calédonie est partie prenante de ce projet de coopération régionale et a décidé de détacher un spécialiste de la géomatique issu des services du gouvernement, indique l’exécutif calédonien sur son site.

La création d’un centre de fusion des données ou Pacific fusion center découle de la Déclaration de Boe sur la sécurité régionale, qui a été entérinée par les chefs d’États et de gouvernements du Forum des Îles du Pacifique (FIP) à Nauru en 2018. Objectif ? Renforcer l’échange d’informations, notamment liées au domaine maritime, et ainsi améliorer la collaboration entre les pays de la région pour faire face aux menaces telles que la pêche illégale, le trafic de drogue et autres crimes transnationaux. Le projet vient d’entrer dans le concret avec la mise en place d’un centre pilote en Australie, à Canberra. Parmi ses missions, former des analystes venus de toute l’Océanie avant le déploiement du centre définitif en 2020 dans un pays membre du FIP.

Expertise technique

Le président du gouvernement Thierry Santa a validé la participation d’un spécialiste calédonien à ce projet régional. Une décision qui permet de renforcer la position de la Nouvelle-Calédonie au sein du FIP et de confirmer la valeur ajoutée de son admission en tant que membre à part entière. Le 16 septembre, Gaëtan Vilette, géomaticien à la direction des Technologies et des services de l’information (DTSI) a rejoint la première session de formation. Pendant trois mois, il va côtoyer neuf autres stagiaires originaires de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Îles Salomon, du Vanuatu, des Samoa, de Palau, de Kiribati et de Tuvalu.

« C’est une opportunité incroyable d’intégrer une équipe qui compte autant d’expertise et de pays différents », se réjouit Gaëtan Vilette. « Spécialisé dans les systèmes d’information géographique, j’ai une casquette technique en matière de traitement et d’outils d’analyse que je vais pouvoir mettre à profit. En retour, je vais acquérir de nouvelles compétences dans le domaine des données sécuritaires ». À travers des ateliers au Pacific fusion center, des cours théoriques à l’université et des visites de terrain, la formation vise à mettre tous les intervenants au même niveau d’information.

Hub de données

La mission comporte également un volet collaboratif afin de déterminer les flux d’information qui vont transiter par le centre de renseignement. La contribution de la Nouvelle-Calédonie se limitera néanmoins aux données environnementales, car la majorité des autres sujets en lien avec la sécurité relève de la compétence de l’État. À partir des besoins exprimés, les équipes vont devoir élaborer un produit d’analyse pilote pour rendre les informations accessibles aux utilisateurs finaux, essentiellement les décideurs politiques.

« Le service géomatique de la DTSI est déjà un hub de données, c’est-à-dire un centralisateur, à l’échelle locale, et nous avons cette expertise en termes de standardisation et d’échange de données », explique Damien Buisson, chef du service de la géomatique et de la télédétection. « Ce projet permet de promouvoir notre niveau de technicité auprès des pays de la région et d’envisager de nouvelles collaborations ». Une « vitrine technologique » qui contribue à l’ouverture et au rayonnement de la Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique.