©Journal de Mayotte
Plus de 150 salariés de la filiale mahoraise de l’entreprise de BTP Colas ont entamé leur cinquième semaine de grève, a indiqué mercredi le représentant du personnel Moussa Ben Youssouf.
Les grévistes (sur un effectif total de plus de 500 salariés) réclament notamment une augmentation salariale de 300 euros mensuels ainsi que la mise en place d’une retraite complémentaire. Actuellement, affirme le délégué CGT, un salarié qui partirait à la retraite ne toucherait qu’entre 300 et 600 euros par mois. Moussa Ben Youssouf assure que ces sommes « n’ont pas été demandées au hasard » mais calculées avec un expert-comptable. « Avec le chiffre d’affaires et les bénéfices qu’ils font, ce n’est rien pour eux », affirme-t-il.
Les cinq semaines de conflit ont été émaillées d’incidents. Le site principal, où est implantée la direction, est bloqué depuis plusieurs semaines par les grévistes et quatre salariés ont été condamnés par la justice pour avoir porté atteinte à la liberté de travailler et de circuler. Le représentant du personnel a reconnu que les locaux du site bloqué avaient subi des dégradations mais n’a pas confirmé, en revanche, que les grévistes soient les auteurs de l’incendie d’un camion de l’entreprise la semaine dernière. Les chantiers ne sont pas arrêtés, mais « ça tourne au ralenti », précise Moussa Ben Youssouf.
Le préfet de Mayotte avait souhaité une réunion de conciliation mardi sous l’égide de la direction du travail mais la direction de l’entreprise n’a pas voulu y participer en raison des blocages du site principal, selon le représentant du personnel. « Une politique du siège vide » incitant les grévistes à durcir le mouvement, craint-il. La direction locale de Colas est restée injoignable. Contactée par téléphone, la direction nationale n’a pas encore réagi.
Avec AFP.