Le surfeur attaqué à Boucan Canot, gravement blessé à la jambe et au bras est entre la vie et la mort. La préfecture de Saint-Denis appelle à la responsabilité de tous et à la vigilance.
Au lendemain de l’attaque d’un requin à Boucan Canot, l’état de santé du surfeur reste critique. La victime, un étudiant originaire de la commune d’Etang Salé, était sur l’île en vacances. On dénombre aussi un autre blessé: le maitre-nageur qui, portant secours à la victime, s’est blessé lors de l’intervention, malmené par la forte houle.
La Préfecture de Saint-Denis s’est exprimée dans un communiqué. Elle a précisé notamment que « l’accident est intervenu alors que les activités nautiques et de baignade étaient interdites ». Elle souligne que la commune avait pris les précautions nécessaires. « La commune avait décidé que les filets de protection étaient non-opérationnels en raison d’une détérioration dûe à la houle survenue durant la nuit ; la flamme rouge est hissée sur le secteur, les activités nautiques sont interdites », précise le communiqué.
Suite à l’accident, le préfet a donc activé « la procédure post-attaque telle que prévue dans le dispositif réunionnais de gestion du risque requins ». Autrement dit, une chasse du « requin-tueur » va être entreprise « aux alentours immédiats du lieu de l’attaque », avec le concours du comité régional des pêches,pour réaliser la capture du squale.
S’appuyant sur l’arrêté du 12 février 2016, les services de l’Etats rappellent que cette injonction préfectorale réglemente la baignade et certaines activités nautiques dans la bande des 300 mètres du littoral. En dehors du lagon et des zones aménagées, sont interdites la baignade, y compris lorsqu’elle s’effectue à l’aide d’un équipement de type palmes, masque et tuba et les activités nautiques utilisant la force motrice des vagues (surf, bodyboard, bodysurf, longboard, paddleboard…).
Colère des associations de protections des requins
Cet accident a fait également réagir les associations de défense de la nature. Après avoir déploré avec « tristesse pour la victime » ce drame, Jean Bernard Galvès, porte parole du collectif des associations Sauvegarde des requins dénonce avec colère l’inefficacité du programme Cap requins. « Un programme d’appâtage intense est mené au frais du contribuable dans ce secteur depuis deux ans par le Comité des Pêches et l’Etat. Cet appâtage ne fait que rapprocher davantage les requins des côtes et mettre en danger les Réunionnais », écrit-il. Il propose notamment de « suspendre cet appâtage criminel et faire évaluer le programme Cap requins par un organisme extérieur au comité des pêches, qui est concepteur, observateur, évaluateur et bénéficiaire financier d’un programme dangereux qu’il n’a pas la compétence juridique et scientifique de mener ».