Arts : Laetitia Guedon, une jeune metteure en scène martiniquaise nouvelle directrice du Théâtre des Amandiers

Arts : Laetitia Guedon, une jeune metteure en scène martiniquaise nouvelle directrice du Théâtre des Amandiers

© Ingrid Mareski

Laetitia Guédon, fille de l’artiste-peintre et musicien martiniquais bien connu Henri Guedon a remporté à l’unanimité l’appel à projets de la Mairie de Paris concernant la direction du nouvel établissement culturel « novateur » issu de la fusion du Vingtième Théâtre et du centre d’animation des Amandiers.

À 32 ans, Laetitia Guedon rajoute une nouvelle corde à son arc !Comédienne, metteure en scène et directrice artistique du Festival Au féminin. Elle s’est fait connaître en remportant le prix de la presse au festival d’Avignon en 2009 avec la pièce Bintou de Koffi Kwahulé. Depuis elle enchaîne divers projets pour l’éducation, l’émergence des compagnies et la promotion des arts du spectacle dans un environnement socio-économique très contraignant. Elle a intégré la promotion 2012 de la formation continue à la mise en scène du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Parallèlement aux projets professionnels réunissant des équipes nombreuses, Laëtitia Guédon fait de la transmission artistique une des missions essentielle de la compagnie. À ce titre, elle intervient depuis 7 ans au Théâtre de la Commune/ CDN d’Aubervilliers pour des ateliers en milieu scolaire et des résidences territoriales (Lycée Le Corbusier, Lycée Lamartine…). Faisant de la transmission artistique un des enjeux principaux de son engagement de metteur en scène, elle poursuit aujourd’hui cette recherche avec la Comédie de Caen et le Théâtre des Quartiers d’Ivry.

« Mon identité, n’est pas tant celle de ma peau ou de mes croyances, que le fait d’avoir choisi d’être metteur en scène, de diriger une compagnie émergente, de travailler avec des artistes français et  étrangers. Mon identité, est de travailler toute l’année pour un Centre Dramatique National et de créer des projets avec des élèves de banlieues dites « difficiles », qui ne s’appellent pas toujours Brice ou Eric, et qui sont souvent bilingues, trilingues. Ces élèves qu’il faut rassurer en disant qu’il n’est pas grave de parler français-et-arabe ou français-et-peulh, et qu’il s’agit au contraire d’une chance. Leur dire que le théâtre est le champ de tous les possibles, pour exprimer, questionner, revendiquer. Mon identité, est celle du travail… comme pour beaucoup de jeunes compagnies, de jeunes metteurs en scène qui se battent pour réaliser leur projet, leur création. » a-t-elle déclaré en 2010 sur le site RuedeConservatoire, concernant le débat sur l’identité nationale.
Ce nouveau  » lieu de création et de culture partagées », dont le nom est encore à l’étude,  pourra recevoir en résidence dans le XXe arrondissement de Paris, 14 compagnies émergentes ou confirmées par saison, en mettant à leur disposition des salles de répétitions, de constructions de décor ou de spectacles. En contrepartie, elles devront développer dans le quartier des projets de « transmissions artistiques » autour de leurs spectacles, a indiqué Bruno Julliard, premier adjoint à la Maire de Paris Anne Hidalgo en charge de la culture. En attendant, des travaux d’aménagement seront réalisés cet été et l’inauguration est prévue « en fin d’année ou début 2017 ».