Amiante au TGI de Cayenne : des ouvriers exposés, les personnels « susceptibles » de l’avoir été

Amiante au TGI de Cayenne : des ouvriers exposés, les personnels « susceptibles » de l’avoir été

©RadioPeyi Guyane

« Des ouvriers » travaillant sur le chantier de rénovation du Palais de justice de Cayenne « ont été exposés aux fibres d’amiante » sur certaines zones, et « du personnel et des occupants du palais de justice » sont susceptibles de l’avoir été, note un expert dans un rapport.

Alors que le tribunal de grande instance de Cayenne est fermé depuis début avril en raison de diagnostics amiante à effectuer, Pierre Lafargue, docteur en chimie missionné par le ministère de la Justice, note que « l’ensemble des mesures d’empoussièrement réalisées sur (…) trois bâtiments en avril 2019, conformément à la réglementation, a montré l’absence de fibre d’amiante », mais qu’elle n’est « mise en évidence » qu’à partir de début avril.

Des travaux de rénovation ont notamment été effectués de 2014 à début 2019 au sein du palais de justice sans « précautions particulières », note la synthèse de l’expert, datée du 10 mai, comme l’avait déjà dénoncé début avril le président du TGI Patrick Chevrier, évoquant des travaux exécutés sans études préalables relatives à la présence d’amiante. Le précédent diagnostic, obsolète, remontait « à 2006″, selon lui.

Le ministère de la Justice souligne qu’une délégation, présente à Cayenne avec l’expert la semaine dernière, « a fait part des résultats, tous négatifs, des mesures d’empoussièrement réalisées dans les bâtiments du palais de justice et de certains résultats positifs révélés par des sondages. Sur ces derniers, l’expert a pu expliquer qu’avaient été découverts à certains endroits du bâtiment de l’amiante non dégradé et dans d’autres, en nombre limité, de l’amiante dégradé ».

L’expert conclut que pendant des travaux réalisés « entre août 2017 et avril 2019 (…) des ouvriers qui ont travaillé sur les matériaux ou produits contenant de l’amiante », notamment sur des zones du palais de justice historique, « ont été exposés aux fibres d’amiante ». « S’agissant du personnel et des occupants du palais de justice présents au voisinage de ces zones pendant les travaux, dès lors que nous ne disposons pas d’information sur les mesures d’étanchéité prises pendant les travaux, ils sont susceptibles d’avoir été exposés », ajoute-t-il. L’expert réitère ce constat sur des travaux « entrepris le 22 décembre 2016″.

Si « les mesures d’empoussièrement permettraient » réglementairement « de réoccuper les locaux en l’état », il préconise « un nettoyage fin des surfaces au sol des zones concernées ». Le fonctionnement de la juridiction est perturbé : une trentaine de personnels exerce un droit de retrait pour la 7ème semaine consécutive, magistrats du parquet cohabitent dans des bureaux exigus près du palais de justice, des syndicats dénoncent le confinement de « 11 fonctionnaires » dans un petit espace, les audiences se déroulent dans une salle d’une caserne militaire.

Avec AFP.