©Paris Transplant Group
Le médecin néphrologue réunionnais Alexandre Loupy, Praticien hospitalier au service de transplantation rénale à l’Hôpital Necker de Paris, a reçu l’ « American Society of Transplantation Award », prestigieuse récompense de la Société américaine de transplantation, qui n’a jusqu’ici, jamais été décernée à un praticien non-Américain.
Le docteur Alexandre Loupy devient donc le premier médecin français, spécialisé en néphrologie et transplantation rénale, à recevoir cet Award jusqu’ici exclusivement décerné à des médecins américains, même si ce prix « n’est pas réservé dans son ensemble à des citoyens américains », précise-t-il. « Il s’agit d’un prix qui récompense chaque année un médecin qui a contribué à changer les pratiques de transplantation. Ce n’est pas quelque chose à laquelle vous concourez, il s’agit d’une nomination. Lorsque j’ai reçu l’email, je pensais qu’un de mes étudiants me faisait une blague et j’ai appelé le Secrétariat de la Société américaine de transplantation qui m’a expliqué qu’un panel d’experts avait examiné un certain nombre de profils et m’a sélectionné pour recevoir cet award », confie Alexandre Loupy.
« Je l’ai obtenu pour plusieurs articles publiés, dans des revues scientifiques internationales, dans lesquels nous expliquions avoir découvert, avec mon équipe, de nouvelles formes de rejet (le rejet vasculaire médié par anticorps et le rejet humoral infra clinique, ndlr) qui ont été ajoutées à la classification internationale du rejet. Puis nous avons découvert certaines propriétés des anticorps, que certains patients ont, et qui peuvent attaquer le greffon. Nous avons trouvé une technique qui permettait de les détecter, d’adapter les traitements et ainsi de personnaliser la médecine », explique-t-il. En attendant, le médecin, Réunionnais d’origine rappelons-le, recevra sa récompense le 2 mai à Chicago.
Alexandre Loupy, de Saint-Denis de La Réunion à l’Hôpital Necker de Paris, une reconnaissance internationale
Alexandre Loupy, qui vient d’une famille de pharmaciens réunionnais, a fait toute sa scolarité à Saint-Denis avant de rejoindre la faculté de Bordeaux. En 2002, il intègre l’Internat des Hôpitaux de Paris où il décrochera en 2008 son Diplôme d’études spécialisées de Néphrologie, avec une médaille d’or de l’Internat. « Après l’internat j’ai fait une première thèse en biologie cellulaire, et ensuite une deuxième thèse de science en biostatistique », preuve d’un cursus hospitalo-universitaire.
« La néphrologie », explique Alexandre Loupy, « c’est l’étude de toutes les maladies qui atteignent les reins: ça peut être des conséquences de l’hypertension artérielle, du diabète, de maladies auto-immunes ou de malformations et maladies congénitales. Aujourd’hui, on sait pallier l’insuffisance rénale terminale et dans ce cas là, deux solutions s’offrent au patient: soit la dialyse, ou soit la transplantation qui peut aussi être faite après une dialyse. Et la transplantation rénale, c’est le traitement de l’insuffisance chronique rénale. C’est un bénéfice en terme de qualité, de longueur de vie et de coût pour la société ».
A l’Hôpital Necker, Alexandre Loupy voit beaucoup de patients ultramarins. « Il y a des patients qui viennent de La Réunion, des Antilles et beaucoup de Polynésiens et c’est très intéressant. C’est très prévalent en Polynésie, il y a un facteur de susceptibilité à l’hypertension artérielle et au diabète, ce qui rend les Polynésiens très sujets à l’insuffisance rénale », ajoute-t-il. Depuis janvier 2017, la Praticien dirige une équipe INSERM labellisée au PARCC / HEGP intitulée « Centre d’expertise multidisciplinaire de la transplantation d’organes ».