Affaire Green Parrot: Le procès d’Alfred Marie-Jeanne renvoyé

Affaire Green Parrot: Le procès d’Alfred Marie-Jeanne renvoyé

© Assemblée Nationale

Le procès de l’élu martiniquais Alfred Marie-Jeanne, qui a démarré jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris, a été renvoyé sine die, en raison d’irrégularités dans la procédure.

Alfred Marie-Jeanne, président de la collectivité territoriale de Martinique,devait être jugé pour « prise illégale d’intérêt, faux et usage de faux et recel » avec sa fille, Maguy Marie-Jeanne, et le compagnon de celle-ci, Mark Frampton.
Cette affaire, qui a déjà connu de « nombreuses péripéties » comme l’a expliqué la présidente du tribunal en lisant le dossier à l’ouverture du procès, devait commencer à être jugée mercredi, mais avait été renvoyée à jeudi en raison d’une grève nationale des avocats.

Jeudi, le tribunal a renvoyé l’affaire, donnant raison aux avocats de la défense qui avaient plaidé la nullité de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal. « Il y a l’obligation de préciser les incriminations contre lesquelles le prévenu doit se défendre, or ce n’était pas le cas dans l’ordonnance », a expliqué l’avocat d’Alfred Marie-Jeanne, Me Alex Ursulet, critiquant un document « très flou ». L’affaire a été renvoyée au parquet, a indiqué l’avocat. « C’est un désastre judiciaire, une gifle pour le parquet de Fort-de-France », a-t-il déclaré.

Alfred Marie-Jeanne, Maguy Marie-Jeanne et Mark Frampton étaient poursuivis dans le cadre d’un dossier de coopération régionale portant sur la construction d’une école à l’île de la Dominique (au nord de la Martinique) alors que M. Marie-Jeanne était président du conseil régional de la Martinique.

Une affaire avec de multiples reports

L’affaire avait éclaté début 2010 à la suite de la diffusion d’un document signé « Green Parrot », mettant en cause les conditions d’attribution de ce marché à l’architecte Mark Frampton, consul honoraire de la Dominique.
Le premier procès qui devait avoir lieu à Fort-de-France en mars 2016 avait été reporté à novembre 2016 avant d’être finalement dépaysé à Paris.

Le procureur général de Fort-de-France avait réclamé ce dépaysement pour « une bonne administration de la justice ». Dans sa requête, il reprochait à M. Marie-Jeanne et à ses avocats une stratégie de « déstabilisation » de la justice consistant à mettre en cause « la capacité du ministère public à prendre des réquisitions conformes à l’intérêt de la loi ». La Cour de cassation avait donné raison au procureur général et accepté ce dépaysement.

Avec AFP