A Mayotte, un taux de mortalité infantile « trois fois plus élevé qu’en métropole » selon l’Insee

A Mayotte, un taux de mortalité infantile « trois fois plus élevé qu’en métropole » selon l’Insee

©Georges Mérillon / Le Figaro

La première publication statistique sur les décès à Mayotte a révélé que le taux de mortalité infantile était « trois fois plus élevé qu’en métropole » en 2016, a déclaré Jamel Mekkaoui, chef du service régional de l’Insee lors d’une conférence de presse mardi.

Ainsi, 10 enfants sur 1 000 n’atteignent pas l’âge d’un an, un chiffre qui pourrait s’expliquer par « les conditions de vie précaires des mères ». Cette étude est la première à Mayotte, en raison d’un « vrai problème de fiabilité des données remontées » concernant les décès par les services d’état civil des mairies de Mayotte jusqu’en 2016. L’étude dévoile que 705 décès ont été enregistrés en 2016 (dont 61% de Français et 36% de Comoriens) contre 9 500 naissances, ce qui conduit à un taux de mortalité à Mayotte de 2,9 pour 1 000 habitants contre 9,0 en métropole. Ce « solde naturel très fort, (…) pas du tout dans un modèle national, (…) avec un taux de mortalité trois fois plus faible (…) (est dû) à une structure de la population très jeune », a expliqué Jamel Mekkaoui.

Cependant, « pour chaque tranche d’âge, le taux de mortalité à Mayotte est supérieur à celui de métropole » et l’Insee note également « une surmortalité chez les femmes de 60 ans ou plus », certainement due au « surpoids et au nombre élevé de grossesses ». L’espérance de vie est de 77 ans pour les femmes à Mayotte (soit 9 ans de moins qu’en métropole) et de 74 ans pour les hommes (5 ans de moins). A Mayotte, 35% des décès ont lieu à l’hôpital (contre 55% en métropole) et 6 décès sur 10 adviennent à domicile (contre 24% en métropole). L’explication de ce nombre important de morts au sein des foyers serait d’origine culturelle et résiderait dans les spécificités des rites funéraires mahorais, couplées à une nécessité pécuniaire de s’épargner les « coûts associés » à une prise en charge hospitalière. En outre, aucun décès n’a eu lieu en maison de retraite – ces structures n’existant pas à Mayotte -, contrairement à la métropole où 13% des personnes y sont décédées en 2016.

Avec AFP.