128 chantiers aurifères illicites en activité dans le parc amazonien de Guyane

128 chantiers aurifères illicites en activité dans le parc amazonien de Guyane

Cent vingt-huit chantiers aurifères illicites ont été dénombrés au sein du parc amazonien de Guyane, à l’occasion d’une opération de survol en hélicoptère de cet espace protégé réalisée en juillet par une équipe du parc, dont les résultats ont été publiés en ligne.

Ce chiffre de 128 chantiers est en augmentation par rapport au précédent relevé aérien de mars (111 chantiers) et par rapport à l’an dernier à la même date (112). Depuis mars 2013, le nombre de sites d’orpaillage illicites au sein du parc n’a été qu’une fois inférieur à 100 (95 en mars 2015). « Il y a des opérations de lutte, les chercheurs d’or illégaux s’adaptent et l’on observe un phénomène de dissémination. Lorsqu’un secteur est démantelé par les forces de l’ordre, on constate un basculement des orpailleurs à côté du secteur démantelé. Car les orpailleurs se cachent, se dispersent mais ils ne disparaissent pas de la forêt », a déclaré lundi soir Bérengère Blin, directrice adjointe du parc.

La tendance est « aux plus petits chantiers avec de petits moteurs, mais le moindre chantier a un impact sur l’environnement », a-t-elle précisé. « On ne peut pas se contenter de démanteler les sites, il faut conduire simultanément des actions de lutte et de blocage des voies logistiques », a-t-elle poursuivi, regrettant le manque de coopération effective avec les pays voisins, Brésil et Suriname. « Au Brésil, le Parc des Tumuc Humac (plus de 3,8 millions d’hectares) est démuni. Il y a 6 agents concentrés au sud et aucun le long du fleuve Oyapock, frontière de la Guyane », a-t-elle ajouté. Le long de ce fleuve côté Brésil, deux petites villes sorties de terre dans les années 2000 sont des bases arrières logistiques de l’orpaillage illégal de Guyane, face à Camopi, commune amérindienne du parc guyanais.

Carte-du-parc-amazonien-de-guyane

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve devait se rendre mardi à Maripasoula, commune isolée entre fleuve et forêt qui fait partie du territoire du Parc, où 61 chantiers aurifères illégaux ont été constatés en juillet. Le ministre se félicitait jeudi dans le quotidien France Antilles que « depuis 2014 le nombre de chantiers d’orpaillage illégal actifs avait chuté de 67%, passant de 479 à 160″. Mme Blin a expliqué lundi au site d’information Guyaweb que les opérations de repérage de ces chantiers illégaux reposaient sur des plans de vol tenus secret « jusqu’au matin même », s’appuyant « sur des missions fluviales et terrestres en amont et des renseignements ».

Avec AFP.