A l’occasion du quinzième anniversaire de la commémoration de la Journée nationale des mémoires de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions, Outremers 360 s’est entretenu avec Jean-Marc Ayrault, le Président de la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage.l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault a ainsi expliqué les enjeux de cette commémoration, les objectifs de la Fondation et les prochaines étapes.
« Nous avons voulu malgré le confinement et le Covid-19 de ne pas faire de parenthèses dans les commémorations de ce mois de mai. C’est pourquoi nous avons accéléré la mise en place de tous nos outils numérique avec la sortie d’un site web, un film Manifeste et un programme de contenus, pour que notre site web soit une site web de référence de l’histoire de l’esclavage en France » a précisé le Président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. « Nous voulons faire de ce mois de Mai un moment de commémoration mais un moment de partage car il y a un héritage. Nous voyons l’héritage au travers de la diversité de nos origines, de nos cuisines, de nos parcours mais nous le voyons à travers la création culturelle, les récits, la musique».
Pourquoi faut-il parler de la traite et de l’esclavage? Réponse avec ce film manifeste: expliquer, transmettre, partager, c’est le rôle de la Fondation pour la mémoire de l’#esclavage . Parce qu’il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va #Cestnotrehistoire #10mai https://t.co/QchVlyA22y
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) May 9, 2020
Une commémoration d’une grande importante pour Jean-Marc Ayrault car l’histoire de l’esclavage est encore méconnue. « On oublie que c’est d’abord une histoire de révolte, de refus de la mise en esclavage. C’est cette histoire- là, à ces hommes, femmes et enfants qu’il faut rendre hommage et redonner leur place dans notre histoire commune. C’est aussi l’occasion de dire que la part de l’histoire de nos outre-mer n’est pas assez pris en compte et elle devrait l’être pleinement» a souligné Jean-Marc Ayrault. «Malgré les efforts qui ont été fait dans les programmes scolaires, c’est une histoire très méconnue par une majorité de Français. Il faut absolument connaître cette histoire, c’est l’histoire de la France,de la colonisation, c’est l’histoire d’un héritage commun. Il faut donner les clés aux Français pour comprendre d’où vient cette diversité, cette complexité et cette richesse», a-t- il poursuivi.
Du #10mai au 10juin un mois de commémoration pour aider à vaincre l’ignorance qui entoure encore l’#esclavage et la mémoire du passé colonial.Rappelons toujours que la résistance à l’oppression et le combat pour l’abolition ont façonné les valeurs de la France #Cestnotrehistoire
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) May 10, 2020
Franchir de nouvelles étapes
Le Président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage a appelé à aller plus loin dans la découverte de cette histoire de l’esclavage. « Il faut franchir de nouvelles étapes. Si je prends l’exemple de la création cinématographique, on le connaît mieux l’histoire de l’esclavage à travers les films et séries américaines qu’à travers les productions françaises. Il faut réparer çà . Je lance donc un appel aux créateurs et aux producteurs. C’est une forme de réparations aussi. Comprendre, Connaître par nous -même ce qu’a été toute cette histoire, ce sera aussi l’occasion de nous rendre plus forts» a conclu Jean-Marc Ayrault.
Jean Marc Ayrault a annoncé que la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage prépare « un événement majeur » en 2021 à l’occasion du vingtième anniversaire de la loi de Taubira, la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité.