Varinka Ponamalé: Une Réunionnaise architecte de satellites

Varinka Ponamalé: Une Réunionnaise architecte de satellites

©VP

Originaire de La Réunion, Varinka Ponamalé est depuis son plus jeune âge une passionnée d’aéronautique et d’aérospatial, au point d’en avoir fait son métier. Après un IUP en Génie mécanique et plusieurs stages dans des grandes entreprises de l’aéronautique, Varinka Ponamalé est devenu, à 35 ans, architecte en mécanique pour les satellites de télécommunication chez Airbus. Avant tout, Varinka Ponamalé veut partager sa passion avec la jeunesse de son île natale. Rencontre avec une Réunionnaise qui a toujours eu la tête dans les étoiles.

Bonjour, comment êtes-vous arrivée à travailler dans le domaine de l’aérospatial ? Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai grandi à La Réunion et je suis arrivée en 2001 à Toulouse, ayant été acceptée dans une IUP de Génie mécanique avec une option aéronautique et une année jumelée avec l’INSA. J’ai donc entamé des études en ciblant ce domaine qui me plaisait depuis très longtemps. J’ai obtenu également un Master Génie mécanique Aéronautique et j’ai pu effectuer de nombreux stages dans l’aéronautique. J’ai ensuite été en mission pour Airbus Spatial. Un an après, ils ont proposé de m’embaucher et j’y suis maintenant depuis plus d’une dizaine d’années. J’ai occupé plusieurs postes jusqu’au poste actuel d’Architecte en mécanique pour les satellites de télécommunications, depuis mai 2016.

En quoi consiste le métier d’Architecte en mécanique pour satellites de télécommunications ?

On suit tout le design mécanique du satellite, dans son intégralité: du démarrage du programme jusqu’à la fin. Cela consiste à être en relation avec les gens qui fournissent la plateforme, les équipements,… Il faut aussi suivre le dimensionnement et le design auprès des fournisseurs, puisque nous avons des fournisseurs d’antennes qui se trouvent un peu partout: au Canada, en Espagne ou aux Etats-Unis. On leur fournit bien évidemment toutes les spécifications pour qu’ils fassent le design, car on définit vraiment tout l’environnement, tous les niveaux mécaniques du satellite. Une fois que le satellite est fabriqué, il y a toute la partie test mise en oeuvre et qu’on suit de près. A ce moment là, on est en relation avec le client auprès duquel on va faire du reporting sur les résultats des tests, pour au final livrer un satellite prêt au lancement.

©Airbus Defense and Space

©Airbus Defense and Space

Récemment j’ai travaillé sur un satellite nommé EB9B et j’étais en charge de l’aménagement des antennes sur le satellite. La première photo qui a été prise par ce satellite est une photo de La Réunion. Une photo qui a fait tout le tour du bâtiment pour arriver à moi ! J’étais très contente d’avoir travaillé sur ce projet ! Lorsqu’il y a des lancements, c’est retransmis en direct sur notre site et on est convié à assister au lancement, en relation avec nos équipes de Kourou. J’étais au lancement de Sky Brésil le 14 février. Et on ressent toujours la même émotion lorsqu’un satellite s’en va et surtout quand on sait le travail qui a été fait et la petite touche qu’on y a apporté. C’est à chaque fois une grande fierté.

Vous faites également beaucoup d’événementiels pour expliquer votre métier. Préparez-vous des événements à venir pour les jeunes qui souhaitent en savoir plus ?

Personnellement, je suis impliquée dans une organisation qui s’appelle Génération Airbus, gérée bénévolement par des salariés de la société, et qui met en place des échanges au niveau industriel et des after-work pour créer des passerelles entre les différents métiers, que ce soit au sein d’Airbus et aussi vers les métiers des autres industries. Dans le cadre de cette organisation, on a prévu d’organiser début avril la Yuri’s Night à Toulouse, en hommage au premier astronaute dans l’espace, pour promouvoir le spatial.

©Varinka Ponamalé

©Varinka Ponamalé

J’ai aussi rencontré le recteur de La Réunion en décembre pour lui parler de mon projet de faire une semaine ou un week-end du Spatial à La Réunion. L’idée est de faire découvrir ce secteur à la jeunesse réunionnaise. Quand j’étais jeune, j’avais des étoiles dans les yeux, j’en rêvais et je me rendais bien compte que j’en rêvais seule dans mon coin. C’est-à-dire que les gens n’étaient pas forcément ouverts à cela ou en tous cas il n’y avait pas assez d’information et j’aimerais vraiment partager cette passion, cet univers avec les Réunionnais, jeunes ou moins jeunes d’ailleurs. C’est un projet que je porte de mon côté, sachant que le groupe Airbus organise chaque année une semaine du Spatial. Il y a des personnes de l’équipe qui interviennent dans les écoles, de la maternelle à l’université. L’idée est de transposer cela à La Réunion, avec des intervenants qui puissent aller à la rencontre des jeunes de La Réunion.