Une avancée majeure dans le diagnostic d’une forme de méningite faite en Guadeloupe

Une avancée majeure dans le diagnostic d’une forme de méningite faite en Guadeloupe

Des scientifiques guadeloupéens ont mis au point un « diagnostic rapide, fiable de la méningite à Angiostrongylus, permettant une prise en charge rapide de ces infections et de diminuer les risques de séquelles », a indiqué mercredi Antoine Talarmin, directeur de l’Institut Pasteur de Guadeloupe.

Les angiostrongyloses sont des infections parasitaires provoquées par des vers microscopiques. Ces infections causent des méningites, notamment chez les personnes fragiles, dont les enfants en bas âge.
« Nous parlons ici d’infections parasitaires issues de vers que l’on trouve dans les poumons de rat », a expliqué M. Talarmin. Les rongeurs, assez présents en Guadeloupe, transmettent leur parasite à des « achatines », des escargots géants africains « très répandus aux Antilles ».

« Nous avons trouvé la présence des vers porteurs de la méningite chez presque 30% de ces escargots, que nous avons tous dans nos jardins », souligne le chercheur, pour qui ce constat devra entraîner des campagnes de préventions par l’Agence régionale de Santé, partenaire du projet.
Ces découvertes ont permis de mettre au point un diagnostic rapide, et fiable, et surtout de le mettre à disposition aux Antilles-Guyane. « Avant, nous devions envoyer les prélèvements aux États-Unis, et parfois en Suisse, ce qui allongeait considérablement les délais pour avoir les résultats ».
Désormais, le diagnostic fait sur place prendra 24 à 48h. « Nous faisons une analyse d’ADN par biologie moléculaire, et nous sommes allés chercher les ADN témoins à Atlanta, au Center for Desease Control, où nous envoyions nos prélèvements auparavant ».

L’étude a été menée dans le cadre du projet Malin, un projet de recherche sur les maladies infectieuses en milieu tropical. Elle a été menée par l’Institut Pasteur de Guadeloupe, le Centre Hospitalier de la Basse Terre, l’Agence Régionale de Santé et Santé Publique France, en collaboration avec les CHU de Martinique et de Grenoble.
« Le projet Malin effectue des recherches sur les maladies infectieuses humaines, animales, et végétales », rappelle Pierre-Yves Teycheney, coordinateur du projet financé par l’Union européenne et la Région Guadeloupe, pour un montant total de plus de 7 millions d’euros. Les publications et recherches pourront être utile à l’ensemble de la Caraïbe et des milieux tropicaux.
« Nos recherches sur le volet humain portent sur les maladies transmises par les moustiques, et sur l’antibio-résistance notamment ».

Avec AFP