©IRD

Alors qu’une épidémie de dengue, virus transmis par le moustique tigre, touche actuellement La Réunion, l’Institut de Recherche et de Développement (IRD) a présenté le bilan de son projet Technique de l’insecte stérile (TIS) qui vise à rendre stérile des moustiques mâles avant de les relâcher en pleine nature. 

« Ce n’est pas une méthode d’urgence. Elle a pour but de diminuer la population de moustiques au fil du temps. Il est certes possible que nous arrivions à des zones franches sans moustiques même si ce n’est pas le but premier » a expliqué Frédéric Simard, directeur du laboratoire Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (MIVEGEC) à l’IRD. Initié en 2009, l’Institut a présenté un bilan de ce projet dont la phase 2A va arriver à terme. Pendant la première phase du projet, de 2009 à 2014, l’IRD a entrepris une collecte de données biologiques.

Maintenant que « tout ce qui a pu être fait en laboratoire a été fait, pour avoir de véritables résultats, il faut lâcher ces moustiques sur le terrain », poursuit Frédéric Simard. Plus concrètement, l’IRD attend un arrêté préfectoral pour relâcher, à petite échelle, des moustiques mâles stériles dans la nature afin notamment d’observer et évaluer les comportements de ces derniers.

Par la suite, l’Institut entend « passer (…) à des études en phase pilote pour démontrer l’efficacité de la technique, et préparer, donner tous les arguments aux décideurs pour qu’ils puissent décider de passer ou non en phase opérationnelle, de mettre vraiment la technique en place à La Réunion, ça ne se produira pas avant deux ou trois ans », précise le Directeur du Laboratoire MIVEGEC. Il s’agira alors de la phase 2B, qui « permettra ainsi de lever les derniers verrous scientifiques et réglementaires pour envisager l’utilisation de la TIS à large échelle à La Réunion ».

Depuis le 1erjanvier, 51 nouveaux cas de dengue ont été recensés à La Réunion. Au total 6 909 cas ont été confirmés depuis un an.