© CHU de Mayotte
Quarante professionnels de santé mobilisés dans le cadre de la réserve sanitaire sont arrivés à Mayotte pour 15 jours, selon le Journal officiel de jeudi, « pour faire face aux difficultés de fonctionnement » de l’hôpital après six semaines de paralysie de l’île, a précisé l’Agence régionale de Santé Océan Indien (ARS OI).
Quinze infirmiers, spécialisés en chirurgie et en puériculture, et des sages-femmes sont arrivés mardi dans le 101e département français, a précisé l’ARS OI dans un communiqué. « Le nombre de réservistes engagés et la durée de mission pourront être ajustés en fonction de l’évolution des besoins, dans la limite de 20 réservistes et de 15 jours supplémentaires », selon le Journal officiel.
Le docteur Philippe Durasnel, vice-président de la commission médicale d’établissement (CME) du Centre hospitalier de Mayotte a estimé qu’il manque 30% de l’effectif médical total. selon lui, deux décès récents seraient liés à un retard de prise en charge dû à la présence de barricades sur les routes, dont un patient mort d’un AVC.
Depuis début mars, Mayotte est paralysée par des barrages routiers, empêchant la circulation des véhicules voire des piétons, dans le cadre du mouvement de lutte contre l’insécurité ayant débuté le 20 février dernier. Si consigne est donnée de laisser passer les véhicules sanitaires, de nombreux professionnels témoignent de l’inverse.
« On bloque parfois les infirmiers de peur que si on les laisse passer, on crée des mouvements de foule », a expliqué à l’AFP Eric Roussel, représentant local de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Infirmiers OI, évoquant également des « agressions verbales » aux barrages ainsi « que des fouilles abusives de véhicules et de matériel médical ».
Le Samu 976 a, lui, prévenu mercredi que « dans le cas où de telles pratiques mettant directement en danger la sécurité des soignants continueraient à être constatées, (il) se verra dans l’obligation d’appliquer son droit de retrait et n’interviendra plus dans les zones tenues par les barrages ».
Avec AFP