La fusée Vega a décollé de Kourou et réussi sa mission

La fusée Vega a décollé de Kourou et réussi sa mission

© CNES

Plusieurs fois repoussé, le lancement de la mission Vega et de ses cinquante-trois satellites provenant de vingt et un clients différents, a finalement pu avoir lieu. L’Europe réplique ainsi aux avancées du programme américain SpaceX.

La fusée Vega, premier « charter » de l’espace pour les Européens, reporté maintes fois en raison de la météo, a finalement décollé de la base de Kourou (Guyane) dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le lanceur européen, le plus léger de la gamme Arianespace, s’est arraché de son pas de tir à 22h 51 heure locale (1 h 51 GMT), un lancement annoncé seulement quelques heures plus tôt.

Il faudra environ deux heures pour savoir si l’ensemble des satellites a pu être correctement placé sur orbite.

Ce vol doit marquer le retour de la fusée depuis sa défaillance survenue à l’été 2019, qui avait entraîné sa destruction, par précaution. « Nous avons identifié la cause de cette anomalie et nous sommes prêts », a déclaré Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace, quelques minutes avant le décollage de Vega.

La « grappe » de ce lancement partagé est constituée de sept petits satellites (pesant entre 15 et 150 kg), ainsi que de 46 nano-satellites, plus légers. Leurs applications sont multiples, de l’observation de la Terre, à la communication, en passant par le développement technologique ou encore la recherche scientifique.

Quarante minutes après le décollage, dans une séquence d’une dizaine de minutes, Vega a effectué, comme prévu, une première série de mises sur orbite, pour les sept micro-satellites à son bord, laissant apparaître les premiers sourires sous les masques des ingénieurs du Centre de contrôle Jupiter à Kourou.Une heure plus tard, à deux minutes d’intervalle, le plus léger des lanceurs de la gamme Arianespace s’est séparé des deux Cubesats pour un total de 46 nano-satellites.

Le dernier report du lancement, mardi, était dû au passage d’un typhon au-dessus d’une station de suivi en Corée du Sud. Avant cela il y a eu la crise du Covid-19, puis des conditions météorologiques particulièrement défavorables (forts vents d’altitude) cet été au-dessus de la Guyane.

Cette mission, VV16, est un vol de validation du nouveau service européen de lancements de petits satellites.Jan Wörner, directeur général de l’Agence spatiale européenne n’a pas caché son soulagement. Revenant sur le projet de lancement partagé, SSMS, il a évoqué « un projet extrêmement important », près d’un an après l’échec du vol 15.

« C’est véritablement le retour en vol de Vega », a souligné Jan Wörner. Un succès d’autant plus important pour Arianespace que la mission concernait 21 clients, issus de 13 pays différents.

Les applications des nano et micro-satellites vont de l’observation de la Terre, à la communication, en passant par le développement technologique ou encore la recherche scientifique. Avec cette nouvelle plateforme dédiée aux lancements de petits satellites, Arianespace compte bien marquer des points sur ce marché en plein essor des nano et micro-satellites.

Le même prototype modulable de lancement partagé est prévu pour Vega C, l’autre configuration du lanceur, et une architecture adaptée à la future Ariane 6 est également prévue.Piloté par l’Agence spatiale européenne, le système de lancement partagé SSMS a été développé par l’Italien Avio.

Le prochain tir au Centre spatial est prévu à la mi-octobre, il s’agira d’une fusée Soyouz. « C’est un beau symbole, après une Ariane 5, maintenant Vega, nous serons en octobre avec Soyouz, cela illustre notre famille de lanceurs », a commenté Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace durant la mission de Vega.

Enjeu européen

Ce vol doit marquer le retour de la fusée depuis sa défaillance survenue à l’été 2019, qui avait entraîné sa destruction, par précaution.

Vega représente un enjeu crucial pour l’Europe spatiale, qui va faire son entrée sur un marché en plein essor, où la concurrence – notamment celle de l’américain SpaceX avec la NASA – fait rage : la mission « VV16 » est son premier lancement partagé (ou « rideshare »), qui doit placer en orbite basse 53 satellites pour le compte de 21 clients, issus de 13 pays différents. « Le lanceur Vega et les 53 satellites à bord sont en configuration stabilisée et en totale sécurité », a assuré Arianespace avant le vol.

Le dernier report du lancement, mardi, était dû au passage d’un typhon au-dessus d’une station de suivi en Corée du Sud. Avant cela il y a eu la crise du Covid-19, puis des conditions météorologiques particulièrement défavorables (forts vents d’altitude) cet été au-dessus de la Guyane.

Avec AFP