Guyane: Une marche pour soutenir les urgentistes démissionnaires à Cayenne

Guyane: Une marche pour soutenir les urgentistes démissionnaires à Cayenne

©Nicolas Mézil

Une marche a rassemblé environ 200 personnes à Cayenne mercredi pour soutenir les 17 médecins urgentistes du centre hospitalier de Cayenne qui ont démissionné pour dénoncer le manque d’effectifs, ont rapporté plusieurs médias locaux.

Derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire « 17 médecins urgentistes démissionnaires. Pourquoi en être arrivé là, France? », les manifestants ont défilé dans les rues de Cayenne au cri de « l’hôpital en danger ». Une autre banderole réclamait « Plus de temps, plus de lits, plus de soignants, plus de médicaments pour soigner plus de malades ».

Cette « marche de la santé » était soutenue par les 500 frères, collectif citoyen qui avait participé activement au mouvement social ayant paralysé le territoire en mars-avril 2017, ainsi que par les transporteurs routiers. Selon des images publiées sur Twitter, des membres des 500 Frères ont soulevé et déplacé une voiture de police qui tentait d’empêcher le passage de transporteurs routiers. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé mardi à l’Assemblée qu’une mission d’audit du président du Conseil national des urgences hospitalières, Pierre Carli, se rendrait du 7 au 9 juillet en Guyane « pour évaluer la situation particulière des urgences de Cayenne ».

Dix-sept des 25 médecins urgentistes du Centre hospitalier Andrée-Rosemon (CHAR) ont déposé depuis le 3 mai leurs lettres de démission ou demandé leur mise en disponibilité à la direction pour dénoncer leurs conditions de travail, dégradées par le manque de moyens humains et l’inaction de leurs responsables hiérarchiques. Leur démission sera effective mardi prochain.

Au cours du conflit social de mars-avril 2017, l’hôpital de Cayenne, symbole de la décrépitude du système de santé en Guyane, avait cristallisé la colère populaire, la population s’indignant notamment du nombre d’infections nosocomiales (contractées lors d’une hospitalisation). Agnès Buzyn a indiqué mardi que « 40 millions d’euros, conformément aux accords de Guyane du 21 avril 2017 (qui ont acté la fin du mouvement social, ndlr), vont être délivrés » pour la modernisation de l’hôpital, suite à l’avis favorable du Comité de performance et de modernisation de l’offre de soins hospitaliers (Copermo), le 19 juin.

Avec AFP.