Alors que de violents affrontements ont éclaté ce lundi 7 décembre en Nouvelle-Calédonie, la Sofinor, bras financier de la province Nord, a annoncé le retrait de son offre de reprise de l’Usine du Sud avec son partenaire Korea Zinc.
« Eu égard à la situation, Korea Zinc, notre partenaire industriel dans le cadre de la proposition de reprise de l’Usine du Sud, nous a fait part, ce jour, de son souhait de se retirer du projet », a annoncé la Sofinor dans un communiqué. Le bras financier de la province Nord défendait une offre où il serait majoritaire à 56% avec Korea Zinc, « depuis près de 10 mois ».
Cette offre de reprise a toutefois très vite été écartée par Vale NC, qui avait d’abord préféré l’offre de l’Australien New Century Resources, puis celle d’un consortium avec le groupe suisse Trafigura.
Sur place, l’Instance coutumière et autochtone de négociation (ICAN), les coutumiers et les partis indépendantistes sont montés au créneau pour défendre l’offre Sofinor-Korea Zinc. Des mobilisations ont eu lieu depuis plusieurs semaines, dans le contexte du 2ème référendum d’autodétermination, donnant ainsi à la reprise de l’Usine du Sud une dimension politique.
La tension est montée d’un cran à la fin du mois de novembre et malgré une table ronde réunissant l’État, les élus indépendantistes et non indépendantistes, et les coutumiers, la situation a dégénéré ce lundi à Nouméa, où plusieurs affrontements ont eu lieu entre militants et force de l’ordre.
« La Sofinor a toujours souhaité que l’activité industrielle de l’Usine du Sud puisse perdurer dans les meilleurs conditions sociales, économiques mais surtout environnementales. Elle regrette de ne pas avoir pu être associée à cette aventure industrielle », poursuit le communiqué de la Sofinor.
L’industriel Korea Zinc avait pourtant été autorisé, jeudi à l’issue de la table ronde, à se rendre sur le site pour une expertise. Vale NC avait alors accepté de reporter l’officialisation de la reprise de l’Usine du Sud par le consortium avec Trafigura, initialement prévu le 4 décembre.
Mais le dialogue entre les différents partis a finalement été une nouvelle fois rompu ce weekend, en raison notamment du délai de trois mois, demandé par le FLNKS, et les doutes autour de la prise en compte de la Sofinor dans les négociations. Nombreux partis politiques, précisément l’UC, l’UNI-Palika et Calédonie ensemble, appellent à une reprise en main du dossier par le président de la République.
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