Dans un communiqué, le parti non indépendantiste Calédonie ensemble appelle l’État « à prendre la main » dans le dossier de la reprise de l’Usine de Vale NC, dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, après plusieurs mobilisations tendues la semaine dernière dans l’archipel.
Constatant une « accalmie » dans les mobilisations liées à la reprise de l’Usine du Sud, « consécutive à la décision de l’ICAN de suspendre ses actions de mobilisation sur le terrain », Calédonie ensemble appelle l’État à « prendre fermement la main sur le dossier de reprise de l’usine du sud ». « Il doit s’en donner les moyens comme il a su le faire à plusieurs reprises dans l’histoire. La situation politique et économique du pays l’exige », poursuit le parti.
Selon Calédonie ensemble, « la puissance publique a un rôle central a joué dans ce dossier ». Ainsi, « aucun candidat à la reprise ne maintiendra son offre si l’État ne renouvelle pas le prêt de 200 millions d’Euros, la garantie d’emprunt de 220 millions d’Euros et la défiscalisation à venir sur le projet Lucy de 100 millions d’Euros (soit un total de 60 milliards FCFP) ». En outre, « au niveau de la Nouvelle-Calédonie : aucun candidat ne maintiendra son offre, si le pacte de stabilité fiscale dont bénéficie l’usine du Sud, lui permettant de ne pas payer d’impôts pendant 15 ans, n’est pas reconduit ». Enfin, « la province Sud doit autoriser le changement de contrôle majoritaire de l’actionnariat, conformément au code minier ».
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« Après des mois de polémiques, nous constatons des convergences nouvelles dans ce dossier », poursuit Calédonie ensemble. « Des réunions quasi publiques se tiennent à la province Sud sur la répartition du capital calédonien, l’ICAN demande une table ronde sur le dossier et le Ministre des Outre-mer appelle à examiner le détail des offres déposées en déclarant : « Je pense que l’on gagnerait à ce que les offres soient connues de tous » ». Calédonie ensemble souligne également des convergences sur « l’impérieuse nécessité de maintenir l’activité et l’emploi, sur les garanties environnementales requises, notamment sur le barrage ».
Autre convergence : « Aujourd’hui, tout le monde est désormais d’accord pour qu’au moins 50% du capital soit détenu par des intérêts calédoniens (50 % : proposition Trafigura/Beurrier – 56 % Sofinor-Korea Zinc), y compris la majorité́ actuelle de la province Sud qui s’est toujours opposée, dans le passé, à une représentation trop importante du pays dans les sociétés métallurgiques ». Calédonie ensemble rappelle que la première offre de l’Australien New Century Resources prévoyait un capital à 95% contrôlé par des « intérêts privés ».
Le parti constate toutefois des divergences sur « la notion d’intérêts calédoniens, privés ou publics » ou encore, « sur le modèle d’exploitation » : « production de NHC, produit semi fini ayant vocation à être affiné ailleurs ou production de NIO, produit fini commercialisé comme tel ». Calédonie ensemble appelle donc à « construire des convergences sur ces sujets (…) pour que le dialogue qui a été renoué entre indépendantistes et non-indépendantistes à la veille du 3ème référendum ne soit pas mort-né » et « pour éviter un cataclysme économique dans un contexte post 4 octobre très déprimé ».
Calédonie ensemble propose que la Nouvelle-Calédonie soit représentée à « au moins à 50% dans la nouvelle structure actionnariale » ; d’introduire les « collectivités calédoniennes au capital » comme c’est le cas pour la BCI, Aircalin, Aircal ou encore, la société et Hôtels de Nouméa ; et que « la participation calédonienne au sein du consortium ayant vocation à reprendre l’usine du Sud doit se faire dans le cadre d’une société reprenant un modèle légitime au plan politique, à savoir celui de la STCPI ».
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« Aujourd’hui, une seule offre est en cours de finalisation : celle de Trafigura/Beurrier, ce dernier cumulant désormais deux casquettes peu compatibles, celle de président de Vale NC et celle de président de Prony Ressources, société devant racheter Vale NC », estime Calédonie ensemble, « Sofinor-Korea Zinc n’a jamais été admis au bénéfice de la procédure Due Diligence, pour pouvoir finaliser son offre. Eu égard à la tournure éminemment politique que ce dossier a pris, il nous semble indispensable que la porte soit ouverte à une offre complète de Sofinor-Korea Zinc ».
24.11.20 – CPresse Positionnement CE sur la reprise de l’usine du Sud