Vague de suicides chez les Amérindiens de Guyane : Gabriel Serville demande la ratification de la Convention 169 relative aux peuples indigènes et tribaux

Vague de suicides chez les Amérindiens de Guyane : Gabriel Serville demande la ratification de la Convention 169 relative aux peuples indigènes et tribaux

Alors qu’une nouvelle vague de suicide a eu lieu en Guyane, le député Gabriel Serville a demandé, dans un courrier adressé à la ministre des Outre-mer, la ratification de la Convention 169 de l’Organisation mondiale du Travail relative aux peuples indigènes et tribaux « afin de protéger les droits des peuples indigènes et garantir le respect de leur intégrité en reconnaissant (…) leurs spécificités culturelles ».

Le député de Guyane avait notamment fait cette demande en 2015, à travers des amendements à la loi d’actualisation du droit Outre-mer, puis en 2016 lors de la loi Égalité-citoyenneté et en 2017, lors de la loi Égalité réelle. « La pluralité factuelle des composantes de la République ne fait en rien obstacle à son indivisibilité », estime-t-il. « Il est donc grand temps que celle-ci reconnaisse l’existence même en son sein de peuples autochtones, en Guyane mais pas uniquement, afin de permettre à tous ses enfants de naître égaux pas uniquement en droit, mais également en fait ». Pour rappel, en trois semaines, un homme de 20 ans, une lycéenne de 16 ans et la fille du chef suprême des Wayana, âgée de 43 ans, se sont pendus. Les suicides d’Amérindiens en Guyane sont 25 fois plus nombreux que les suicides en métropole, et 8 à 10 fois plus importants que les suicides sur le littoral guyanais.

Cette nouvelle vague de suicide relance « la question du mal-être des peuples autochtones de Guyane, dont les droits peinent à être reconnus par la République », souligne Gabriel Serville. « Aucune politique publique d’envergure n’a été mise en œuvre pour enrayer cet engrenage funeste » regrette-t-il. « Suite aux crises de 2011 et 2015, les autorités se sont contentées de mettre en place une cellule de crise inopérante, puis un observatoire régional du suicide ». Cet observatoire fut l’une des 37 propositions d’un rapport parlementaire de 2016 menée par la sénatrice Aline Archimbaud. « Les 36 autres propositions dudit rapport semblent s’être définitivement volatilisées » fustige le député. « On attendait que ces propositions soient appliquées, mais ce n’est pas vraiment suivi », commente également Sylvio Van der Pijl, président du grand conseil coutumier des populations amérindiennes et bushinengue de Guyane.