Mercredi 30 mai dernier, les quatre parlementaires guyanais et le Président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, ont été reçus par le cabinet de la Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, afin d’évoquer le conflit social qui secoue actuellement le Centre Hospitalier Andrée Rosemon (CHAR) de Cayenne.
Lors de leur entretien avec le cabinet d’Agnès Buzyn, les élus ont notamment demandé « la mise en place d’une mission d’expertise capable d’analyser le fonctionnement et l’organisation des urgences du CHAR mais aussi des autres services en souffrance et de formuler – avec la collaboration étroite des médecins, de l’administration et de l’ARS Guyane – un plan d’action efficace ». « Les élus ont lourdement insisté sur le fait qu’un an après le mouvement social historique qui avait touché l’établissement, la mobilisation des médecins urgentistes nous rappelle l’état de crises chroniques qui pèse depuis trop longtemps sur le CHAR en raison d’un état de délabrement patent et de conditions de travail dégradées par le manque de moyens matériels et humains », ont indiqué les députés Gabriel Serville et Lénaïck Adam, les sénateurs Georges Patient et Antoine Karam, ainsi que Rodolphe Alexandre dans un communiqué commun.
Les cinq élus, qui avaient également adressé un courrier à la ministre, « regrettent sincèrement qu’aucun élément de réponse supplémentaire n’ait été apporté au cours de cette réunion en dehors de ceux déjà annoncés (…), à savoir la mobilisation de la réserve sanitaire et l’entrée facilitée de médecins étrangers ». Si, selon eux, « ces mesures vont dans le bon sens », « elles ne sont pas de nature à établir un dialogue constructif entre les parties – médecins, administration et Comité Médical d’établissement – pourtant indispensable pour définir un échéancier précis des mesures visant à soulager les médecins et améliorer la qualité des soins ». « L’état d’urgence du service d’urgence n’est que la partie immergée d’une crise généralisée qui couve dans l’ensemble des services et à laquelle il nous faut apporter une solution pérenne », concluent-ils.
Pour rappel, 17 médecins du service d’urgence du Centre hospitalier Andrée Rosemon avaient annoncé leur démission, qui doit être effective début juillet.