Le collectif des associations de Mayotte, reçu mardi par la préfecture, a demandé « à l’Etat un moratoire sur les régularisations des personnes en situation irrégulière », a annoncé mardi le collectif.
« Nous sommes sortis sans réponse. Nous verrons bien la suite à donner à cet échange », a dit à l’issue de la rencontre, un membre du collectif qui rassemble plusieurs associations citoyennes fédérées pour mener des actions de protestation contre l’immigration clandestine.
L’entrevue de deux heures a été « longue et intense », a dit le directeur de cabinet Etienne Guillet, qui a reçu la délégation d’une dizaine de personnes avec le procureur de la République Camille Miansoni ainsi que le colonel Philippe Leclercq, commandant de la gendarmerie de Mayotte.
Etienne Guillet a rappelé au collectif les moyens alloués à la lutte contre l’immigration clandestine et les principes du droit des étrangers. « On applique la loi : un étranger en situation irrégulière a le droit de demander un titre de séjour. L’enjeu était de rappeler que nous sommes dans un état de droit », a-t-il ajouté, signifiant ainsi qu’un moratoire ne peut être envisagé.
Etienne Guillet a également informé qu’en 2017, le nombre de demandes de titres de séjour a baissé et celui des notifications de refus augmenté. « Nous sommes vigilants sur les titres de séjour que nous délivrons avec une grande parcimonie », a-t-il affirmé. Ainsi en 2015, 17 000 dossiers de première demande avaient été déposés, contre 12 000 en 2016 et à peine 7900 au 31 août dernier pour 2017.
Depuis la tenue d’un haut conseil paritaire en septembre et la signature d’une feuille de route assouplissant les règles de délivrance des visas entre Mayotte et les Comores, les habitants du 101ème département français se sont soulevés à plusieurs reprises. Ils ont ainsi manifesté dans les rues de Mamoudzou (chef-lieu), bloquant notamment le service immigration de la préfecture.
Avec AFP