©Twitter / Annick Girardin
Lors du 14ème Comité de suivi du partenariat UE-PTOM, ce lundi 14 octobre à la Maison de la Nouvelle-Calédonie, le Brexit, prévu fin octobre, a longuement été évoqué par les Collectivités d’Outre-mer du Pacifique, notamment sur son impact sur le fonds européen de développement (FED) qui leur est alloué.
« Vous imaginez bien que le Brexit en cours peut avoir des conséquences sur le financement des PTOM », a déclaré Thierry Santa, président du gouvernement calédonien, lors de ce Comité de suivi. En effet, sur les 25 PTOM, « douze sont des pays et territoires d’Outre-mer du Royaume-Uni » qui risquent aussi de quitter l’Union. Il s’agit plus précisément d’Anguilla, des Bermudes, des Îles Caïmans, de la Géorgie du Sud et des Îles Sandwich du Sud, des îles Malouines (Falkland), de Montserrat, des Pitcairn, de Sainte-Hélène, d’Ascension et Tristan da Cunha, du Territoire antarctique britannique, du Territoire britannique de l’océan Indien, des îles Turks-et-Caïcos et des îles Vierges britanniques. Pitcairn étant le seul territoire britannique du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie et Wallis et Futuna seraient, en cas de sortie de l’Union européenne, seuls « représentants de l’Europe dans le Pacifique ».
« Maurice Ponga, ancien député européen, avait demandé une évolution de l’enveloppe destinée aux PTOM de 500 millions d’euros à 669 millions d’euros », a ajouté Thierry Santa. « Cela vient forcément en contradiction avec le départ potentiel du Royaume-Uni. Ce que l’État essaye de défendre aujourd’hui, c’est de maintenir une enveloppe de 500 millions d’euros », et ce, malgré le Brexit. « Est-ce que l’enveloppe va être réduite ? Est-ce qu’elle va être préservée avec une meilleure redistribution des crédits sur les PTOM restants ? Toutes ces questions sont importantes » a commenté de son côté Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture et représentant de la Polynésie lors de ce Comité. « Nous attendons le soutien fort de l’État ».
Pour autant, le ministre polynésien de la Culture se veut rassurant : « peut-être que ça simplifiera les choses pour nous-mêmes » assure-t-il. « Les seuls PTOM qui resteront dans le Pacifique seront les PTOM français. Mais il faut aussi que notre voix soit portée. Il faut que nous affirmions notre position », insiste Heremoana Maamaatuaiahutapu. Ce dernier souligne également « quelques bonnes nouvelles », comme « l’accès à d’autres programmes européens que ceux dédiés aux PTOM » mais pointe le manque de technicité pour y accéder. Parmi ces nouveaux programmes, on cite entre autres Life ou Horizon 2020, ce dernier ayant bénéficié à l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Pour la ministre des Outre-mer Annick Girardin, présente à ce comité, « il faut se battre pour conserver » l’enveloppe FED (fonds européens de développement). « La vraie question, c’est comment (…) la France relève le défi d’être la voix de l’Europe dans l’océan Pacifique ? », souligne la ministre.