©Présidence de la Polynésie
Le président de la Polynésie française, Édouard Fritch, et le Haut-commissaire de la République Dominique Sorain, ont détaillé, ce vendredi, les futures modalités d’entrée dans la Collectivité, qui souhaite résolument reprendre une activité touristique.
Si les prochaines arrivées du mois de juin resteront limitées aux vols de la continuité territoriale, les autorités polynésiennes ont décidé de se rouvrir au tourisme dès le mois de juillet, et en plusieurs temps. L’enjeu est important, tant le secteur touristique pèse lourd dans l’économie de la Collectivité du Pacifique. « Nous allons ouvrir un peu plus le pays pour sauver les emplois », explique le président du Pays qui rappelle que le tourisme et les activités qu’il induit représentent « entre 18 000 et 19 000 emplois », dont une bonne partie sont aujourd’hui menacés, rappellent nos confrères de Radio 1 Tahiti.
À partir du 1er juillet, les passagers arrivant à Tahiti devront se faire tester avant le départ, et observer à l’arrivée une « septaine » avant d’être testés une seconde fois sur place. C’est en somme l’alternative évoquée par le Premier ministre lors de la présentation de la phase 2 du déconfinement. À partir du 15 juillet, les arrivants en Polynésie devront se faire tester 72h avant le départ, mais n’auront plus de quarantaine à observer une fois sur place. « Quel serait l’intérêt de venir s’enfermer dans une chambre d’hôtel ? », s’interrogeait la veille Édouard Fritch.
Les autorités locales ont toutefois listé une série d’obligations et de procédures pour s’assurer une sécurité sanitaire sans contrainte pour les touristes : « assurance de voyage international obligatoire pour chaque visiteur non-résident se rendant en Polynésie, application des règles sanitaires IATA pour le voyage (procédures aéroportuaires et au cours du vol), port du masque en vol, remplir une attestation d’engagement sur l’honneur visant au respect des gestes barrières et à autodiagnostic des symptômes, remplir une fiche de renseignement sur leur séjour : itinéraire, transports inter-île, hébergements (contacts e-mail / téléphone / dates de séjour) ».
#Tourisme #Outremer Le président de la #Polynésie @EdouardFritch a annoncé la réouverture de la Collectivité aux touristes début juillet et sans #quatorzaine mais avec des tests avant embarquement et à l’arrivée. « Si nous voulons sauver l’économie, il faut ouvrir le pays » pic.twitter.com/rUfEMBqx8t
— Outremers360 (@outremers360) June 5, 2020
Les autorités recommandent naturellement le port du masque pendant le séjour. « Au titre de la prévention sanitaire, le ministère de la santé de Polynésie française sera amené à tester certains visiteurs pendant le séjour, selon une méthode de tirage au hasard », indique-t-on encore. Les touristes auront également des visites régulières de professionnels médicaux habilités, et devront eux-mêmes surveiller l’apparition des symptômes. Si un touriste est diagnostiqué positif, il est isolé et le protocole des mesures à prendre est appliquer. « Nous n’aurons aucun mal à faire respecter ces obligations, qui sont déjà en vigueur dans les pays d’origine de ces touristes », a assuré la ministre du Tourisme et du Travail, Nicole Bouteau.
La Polynésie se rouvre « avec prudence », a insisté le haut-commissaire Dominique Sorain, ajoutant que la sécurité sanitaire du pays reste « l’obsession » des autorités. « Nous avons maintenant une solide expérience en la matière, nous sommes en capacité d’assurer le suivi de nos visiteurs », poursuit-il. « Ça suppose une organisation très forte, c’est un véritable défi mais ça va nous permettre de redémarrer tôt ». « À un moment donné, il faut que les élus, que le gouvernement prenne des risques. Des risques calculés, soit, mais des risques qui restent des risques. Aujourd’hui, si nous voulons sauver l’économie, il faut ouvrir le pays », martelait encore Édouard Fritch.
Paris via le Canada avant les États-Unis
Quant aux vols internationaux, la compagnie locale Air Tahiti Nui reprendra ses vols commerciaux dès le 3 juillet, et plus précisément la ligne Tahiti – Paris, via Vancouver dans un premier temps. Le Pays souhaite réserver ces vols aux résidents polynésiens bloqués dans l’Hexagone et aux fonctionnaires d’État devant entrer en fonction en août. Mais aucune restriction ne sera appliquée à la réservation, en pratique donc, n’importe quel passager peut réserver.
À partir du 15 juillet, la Polynésie se rouvrira aux États-Unis, son marché de prédilection. On assure que les compagnies United et French Bee, qui « veulent revenir en Polynésie », ont été informées des nouvelles dispositions. Les vols vers Hawaii et la Nouvelle-Calédonie pourraient aussi reprendre. Finalement, une réouverture sur la Nouvelle-Zélande attendra septembre. Le pays a décidé de ne rouvrir ses frontières qu’à l’Australie. Pour l’Asie, la compagnie Air Tahiti Nui reprendra ses vols vers le Japon en septembre également.
Reste une inconnue : la desserte de l’Amérique du Sud. Avant le coronavirus, Tahiti était liée à un vol par semaine au Chili et à l’Île de Pâques. Mais la situation épidémique sur le continent et le dépôt de bilan de la compagnie Latam rendent une reprise des vols commerciaux bien plus incertaine.