©Facebook / Tavini Huira’atira
Lors de son Congrès ce samedi 10 mars, le parti indépendantiste polynésien, Tavini Huira’atira, a présenté sa liste « rénovée et ouverte » pour les élections territoriales de la Collectivité d’Outre-mer, qui auront lieu les 22 avril et 6 mai prochain. Près de 1 500 militants étaient présents selon Radio 1 Tahiti.
C’est dans l’historique fief indépendantiste, la commune de Faa’a administré depuis 1986 par le Président-fondateur du parti Oscar Temaru, que s’est déroulé ce Congrès, durant lequel a été dévoilée la liste du parti pour les Territoriales. Pour précision, les électeurs devront voter pour des listes afin de renouveler l’Assemblée territoriale de la Collectivité. Ces listes représentent une circonscription unique divisée en huit sections (voir encadré).
Sans surprise, c’est Oscar Temaru qui mènera la liste Tavini Huira’atira pour ces élections. Parité oblige, le parti a fait appel à Eliane Tevahitua pour occuper la place de numéro 2, tandis que le député Moetai Brotherson prendra la troisième position de cette liste. « Au début, j’ai demandé à ne pas figurer sur la liste ou ne pas être en position éligible » a admis Moetai Brotherson, député GDR. « Notre Président a dû se résoudre à me demander de figurer sur la liste ». Moetai Brotherson a annoncé qu’il démissionnerait de son poste de conseiller municipal à la commune de Faa’a, la plus peuplée de Polynésie, s’il est élu représentant à l’Assemblée. La loi de non-cumul des mandats ne tient pas en compte le mandat de représentant à l’Assemblée territoriale de Polynésie.
On retrouve également d’autres figures importantes du parti telles que Richard Tuheiava, ancien sénateur et actuel représentant, Tony Geros, Minarii Galenon, Valentina Cross et Vito Maamaatuaiahutapu. La liste des indépendantistes est également composée de nombreux jeunes et nouveaux venus dans la politique comme Steve Chailloux, Frangélica Bourgeois-Tarahu ou encore, Leila Tama. Tupuhina Nordman, Présidente de l’association « Fatu fenua no Makatea », opposée au projet d’extraction de phosphate à Makatea, figure sur la liste des indépendantistes dans la section des Tuamotu de l’Ouest. Si le Tavini Huira’atira avait lancé un appel à candidature pour la composition de ses listes, Tupuhina Nordman confie avoir été contactée par le parti pour y figurer.
Former une liste : « un exercice très compliqué »
« C’est un exercice très compliqué, très difficile et très complexe » a déclaré Oscar Temaru sur la composition des listes, mettant en cause « la parité et la division [du] pays en huit sections ». « Il faut parcourir le pays, les connaître tous », poursuit-il, « nous avons choisi des femmes et des hommes compétents pour assumer ces responsabilités ». Sur le principe de parité, qui semblait déranger le leader indépendantiste, Oscar Temaru explique : « Il n’y a pas à fixer un pourcentage. Pourquoi pas plus de femmes que d’hommes ? ».
Lors de ce Congrès, le parti indépendantiste Tavini Huira’atira a également présenté les grandes lignes de son programme avec comme engagement phare : la construction d’un aéroport international dans l’archipel des Marquises, lequel serait sous la compétence de la Collectivité au contraire de l’aéroport international de Tahiti-Faa’a, aérodrome d’Etat. « Les fondamentaux du programme du Tavini sont toujours les mêmes : le tourisme et le secteur primaire », a également déclaré le député Moetai Brotherson sur TNTV. Sur la réforme des retraites, qui a donné lieu à plusieurs manifestations ces dernières semaines, le parti indépendantiste estime « qu’il n’y avait aucune urgence à vouloir examiner ce texte avant les élections ».
Daniel Goa comme invité de marque
A noter enfin la présence lors de ce Congrès, du Président de l’Union Calédonienne et porte-parole du FLNKS, Daniel Goa. Il s’agissait pour les indépendantistes Kanak de la première étape d’une campagne de lobbying internationale, une « tournée diplomatique », quelques mois avant le référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie. Daniel Goa a notamment présenté le projet d’accession à la pleine souveraineté défendu par les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie.
Les élections territoriales en Polynésie : Une circonscription, huit sections
Lors des élections territoriales, les électeurs polynésiens sont invités à renouveler leur Assemblée composée de 57 représentants. Les représentants du groupe arrivé en tête, et donc majoritaire, voteront ensuite pour le Président de la Collectivité, généralement la tête de liste du parti sorti vainqueur des Territoriales. Pour ces élections, la Polynésie française forme une seule et unique circonscription (au contraire des Législatives où la Collectivité en a trois), et huit sections :
1ère section – 13 représentants :
Papeete, Pirae, Arue et Moorea-Maio.
2ème section – 13 représentants :
Mahina, Hitia’a O Te Ra, les communes de la Presqu’île de Tahiti, Teva I Uta, Papara et Paea.
3ème section – 11 représentants :
Faa’a et Punaauia (les deux villes les plus peuplées de Polynésie).
4ème section – 8 représentants :
Les Îles-sous-le-Vent (Raromata’i) : Huahine, Ra’iatea, Taha’a, Bora Bora et Maupiti.
5ème section – 3 réprésentants :
Archipel des Tuamotu-est
6ème section – 3 représentants :
Archipel des Tuamotu-ouest
7ème section – 3 représentants :
Archipel des Marquises
8ème section – 3 représentants :
Archipel des Australes